Etudes, installation, rémunération : les jeunes médecins décapent le système
Formation, numerus clausus, installation, rémunération… Les étudiants et jeunes médecins veulent faire entendre leur voix dans la présidentielle. Cinq syndicats de jeunes médecins* organisent aujourd'hui leur "Convention nationale pour un meilleur accès aux soins sur les territoires". Autres temps, autres mœurs. Pour eux, il est grand temps de moderniser un système qui doit répondre aux besoins de la nouvelle génération.
Etudes de médecine
"Nous souhaitons un renforcement des moyens pédagogiques de la filière de médecine générale. Il faut plus de profs et plus de maîtres de stage. Il n'y que 10% de maître de stage parmi les médecins généralistes", rappelle Stéphane Bouxom, porte-parole de l'ISNAR-IMG. Le statut de maître de stage doit être revalorisé, estime pour sa part Emilie Frelat, du SNJMG : "Pas nécessairement en termes de rémunération, cela peut se traduire en temps, en aides logistique, administrative…" "En ce qui concerne l'internat des futurs généralistes, au moins deux stages sur les six devraient être faits en médecine générale. C'est la base", ajoute Sophie Augros, présidente de Reagjir.
Plusieurs organisations d'étudiants et de jeunes médecins appellent à une réforme des études de médecine permettant une diversification des profils. "Nous aimerions que les études de médecine soient plus ouvertes à l'ensemble des étudiants, peu importe leur niveau social. Une diversité d'origine des étudiants permettra une plus grande diversité de médecins formés et cela se répercutera sur l'exercice", assure Sophie Augros, présidente de Reagjir. Les étudiants de l'Anemf prônent une réforme de la Paces : "Il faut varier les modalités d'accès à la Paces, pour permettre une sélection de profils moins scientifiques", note William Gens, étudiant en 4ème année à Lyon.
"Nous souhaitons une refonte du statut de chef de clinique associé (CCA). Les trois missions du CCA sont la recherche, l'enseignement et le soin. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus assurer ces trois missions en 48 heures de travail hebdomadaire. Il faudrait pouvoir choisir certaines missions à la carte sous forme de contrat. Les internes et les PH ont un statut correctement défini et protecteur, les CCA sont pris en sandwich entre les deux. Nous n'avons pas de visibilité pour notre futur", demande Laurent Gilardin, président de l'ISNCCA.
Numerus clausus
Alors que la plupart des candidats ne jurent que par une augmentation, voire une suppression du numerus clausus, les étudiants et jeunes médecins appellent à ne pas se précipiter. "Un médecin est formé en 10 ou 12 ans. Il faut arrêter de penser sur 5 ans…", raille la présidente du SNJMG, Emilie Frelat, qui rappelle que les facultés sont déjà "à saturation" en termes de capacités de formation. "En gynéco, on a des services à 10 ou 15 externes. Ce n'est pas possible." "Il ne faut pas oublier que le numerus clausus sert aussi à garantir la qualité de la formation. Il ne faut pas l'ouvrir de façon déraisonnée alors que certaines facs sont déjà en état de saturation", estime Stéphane Bouxom, porte-parole de l'ISNAR-IMG.
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