jeunes médecins hôpital

Stage couplé en pédiatrie et gynéco : une dérogation accordée aux internes de médecine générale

Alors que la publication des décrets entourant la quatrième année d'internat de médecine générale prend encore du retard, un arrêté a introduit, ce jeudi 17 juillet, une dérogation à la nouvelle maquette de ce DES. Le texte permet aux deux prochaines promotions d'internes de suivre leur stage couplé dans une seule spécialité, sous conditions.  

17/07/2025 Par Chloé Subileau
Internat Médecine générale
jeunes médecins hôpital

Le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins avait d'abord promis que les décrets encadrant la quatrième année d'internat de médecine générale seraient publiés au printemps, avant de décaler cette échéance à la mi-juillet. Au début du mois, à l'occasion des Journées d'été de l'Anemf, Yannick Neuder a réaffirmé sa promesse, assurant que ces textes – attendus depuis plus de deux ans – allaient paraitre "d'ici quelques jours".

Mais le 15 juillet est désormais passé, et les principaux décrets - précisant notamment la rémunération des docteurs juniors ambulatoires et des maîtres de stage – n'ont pour l'heure pas été publiés. Seul un texte modifiant la nouvelle maquette de l'internat de médecine générale est paru ce jeudi 17 juillet au Journal officiel.

Cet arrêté vient introduire une dérogation à la maquette, actée en août 2023. "Il répond à un problème que l'on a surtout à Paris où on n'est pas sûrs, pour les promotions d'internes de 2025-2026 et de 2026-2027, de pouvoir fournir assez de stages couplés en pédiatrie et en gynécologie", explique à Egora Bastien Bailleul, président de l'Isnar-IMG. "On s'est donc mis d'accord, avec le syndicat des internes parisiens, pour mettre en place une autorisation spéciale s'il n'est pas possible pour les internes de faire ce stage couplé, pour qu'ils puissent faire [seulement] leur stage en pédiatrie avant d'enchainer sur leur stage libre. Ils ne doivent pas être bloqués s'il n'y a pas assez de capacité de stages en gynécologie par exemple."

 

"Il y a des endroits où il y a des terrains de stage en pédiatrie et pas en gynécologie, et inversement ailleurs", développe, de son côté, Killian L'helgouarc'h, président de l'Isni. 

La nouvelle maquette du DES prévoie, en effet, que les futurs généralistes, suivent lors de leur phase d'approfondissement (2e et 3e année d'internat), un stage couplé en pédiatrie et en santé de la femme/gynécologie de six mois (trois mois dans chacune des spécialités) ; il est suivi par un stage libre de six mois également. Les syndicats ont alerté ces dernières années sur la mise en place de ces stages, difficile dans certaines subdivisons – en particulier en Ile-de-France.

Une dérogation "limitée dans le temps"

L'arrêté publié ce jeudi précise ainsi qu'"cas de capacités de formation insuffisantes, le directeur général de l'agence régionale de santé, peut, conjointement avec le directeur de l'unité de formation et de recherche de médecine et après avis du coordonnateur local, remplacer, pour tout ou partie des étudiants, ce stage couplé par un stage en pédiatrie auprès d'au minimum deux praticiens agréés maîtres de stages des universités et/ou dans un lieu hospitalier agréé à titre principal en pédiatrie et à titre complémentaire en médecine générale."

Il est par ailleurs indiqué que, pour les carabins n'ayant pas pu réaliser ce stage couplé, leur stage libre doit "de préférence" être "couplé pour moitié avec un stage dans un lieu de stage agréé à titre principal en gynécologie médicale ou gynécologie-obstétrique et à titre complémentaire en médecine générale".

 

Pour Bastien Bailleul, il était important que cette dérogation soit "limitée dans le temps", afin d'éviter que de nombreux internes de médecine générale réalisent à terme leur stage couplé dans une seule des spécialités. "Cette dérogation était convenue, mais l'objectif est qu'il ait quand même ce stage couplé, on l'a défendu", abonde Killian L'helgouarc'h.

L'autre urgence, insiste de son côté le président de l'Isnar-IMG, est la publication des textes encadrant, cette fois, la quatrième année de l'internat. Alors que les premiers docteurs juniors ambulatoires de médecine générale doivent faire leur rentrée en novembre 2026, "on attend toujours", souffle Bastien Bailleul, qui espère que ces textes seront publiés dans les tout prochains jours.

L'Isnar-IMG, et plusieurs syndicats de jeunes médecins et de praticiens seniors, se préparent déjà à alerter sur les modalités tranchées par le Gouvernement, notamment en ce qui concerne la rémunération des docteurs juniors ambulatoires.   

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Claire FAUCHERY

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