Quatrième année d'internat : la rémunération des maîtres de stage toujours "insuffisante" pour les généralistes enseignants
Si le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a annoncé début juin une hausse de la rémunération proposée aux maîtres de stage universitaires (MSU) pour accueillir, dès l'année prochaine, les 3 700 docteurs juniors de médecine générale, cette avancée reste "insuffisante" pour le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG).
Alors que les généralistes avaient, de façon unanime, jugé dérisoire voire indécente l'indemnisation des maîtres de stage universitaires (MSU) proposée par le Gouvernement pour l'accueil des futurs docteurs juniors de médecine générale, le ministre Yannick Neuder a tenu à faire un pas vers la profession, à l'occasion du congrès organisé au Havre le 7 juin par MG France, en sortant le carnet de chèques.
Initialement, l'exécutif avait proposé aux MSU une rémunération basée sur un socle forfaitaire de 1800 euros (1200 euros de participation aux frais d'accueil et 600 euros de prime pédagogique), pouvant être couplée à une prime de 800 euros en cas d'exercice dans une zone sous-dense (ZIP) et une autre, de 400 euros, en cas de supervision de la PDSA. Face aux critiques, Yannick Neuder a étendu la prime prévue pour les ZIP aux ZAC ainsi qu'aux QPV.
Ainsi, dans ces zones, qui représentent plus de 80% du territoire, les MSU toucheront au minimum 2600 euros par mois ; 3000 s'ils supervisent la participation du docteur junior à la PDSA.
Or, pour le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), "cette avancée reste évidemment insuffisante". "En effet, les structures libérales ou salariées ne se situant pas dans ces zones, qui correspondent à des territoires où l'immobilier est le plus cher, ne pourront pas accueillir de docteurs juniors en médecine générale en raison de charges largement supérieures au financement proposé", regrette l'organisation, dans un communiqué diffusé ce mercredi 2 juillet.
"Ces dispositions mettent de facto hors-jeu des structures composées de MSU exerçant en zones non-classées sous-denses, très engagés dans l'encadrement pédagogique !", déplorent les généralistes enseignants, par la voix du président du SNEMG, le Pr Philippe Serayet, pour qui il s'agit d'une "perte de chance majeure" pour les futurs docteurs juniors de médecine générale, "et pour les territoires concernés".
Le SNEMG appelle ainsi le Gouvernement à élargir les "solutions de financement" afin de garantir la réussite de cette réforme de la quatrième année d'internat de médecine générale.
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