calendrier novembre 2026

Les décrets de la 4e année de médecine générale sortiront au printemps, annonce Neuder, qui maintient le calendrier de la réforme

Pour son premier déplacement en maison de santé en Ile-de-France, ce lundi matin, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a échangé, avec l'équipe de la MSP Cœur de Ville sur l'accueil des étudiants en stage. Il en a également profité pour évoquer la 4e année de médecine générale avant d'annoncer la sortie des décrets pour "mars ou avril".  

Internat Docteur Junior
calendrier novembre 2026

Sa visite a duré un peu plus d'une heure. Une heure pendant laquelle Yannick Neuder a déambulé dans les couloirs de la maison de santé pluriprofessionnelle Cœur de Ville (Châtillon, 92), s'arrêtant ici dans un cabinet de médecin généraliste, là dans l'espace rééducation des kinés, tout en échangeant avec l'équipe de santé (3 médecins généralistes et 7 kinés) sur les conditions d'accueil des étudiants en stage. Lors de ce premier déplacement en maison de santé en Ile-de-France, le ministre a également détaillé, dans les grandes lignes, sa vision de la 4e année de médecine générale qui doit être déployée à compter de novembre 2026.

Si cette année de docteur junior ambulatoire doit permettre, précise le ministre en charge de la Santé et de l'Accès aux soins, de "peaufiner ses connaissances", de "se former continuellement", "d'apporter du soin à la population du fait qu'ils seront directement opérationnels", et d'être "le tremplin vers une installation en libéral", Yannick Neuder a assuré que les décrets menant à son déploiement seraient publiés "en mars/avril". Une "bonne nouvelle" pour Mathilde, interne au sein de la MSP, car plusieurs questions restent encore en suspens : "Y aura-t-il assez de MSU ? Et suffisamment de lieux de stage ambulatoire ? envisage-t-on une revalorisation de la rémunération si le docteur junior s'installe dans un lieu très isolé ? en cas de manque de lieu de stage en ville, devra-t-il se rabattre sur l'hôpital ?..." Le ministre s'est voulu rassurant, insistant sur la "multiplicité des terrains de stage" qu'il souhaite voir se développer : urbains, ruraux, Outre-mer, montagne… 

Et pour y parvenir, le soutien des élus locaux est primordial, a-t-il ajouté, notamment pour avoir des mesures "cousues main" pour accompagner ces docteurs juniors en matière de logement, de transports, d'écoles et de crèches, d'accès sportifs et culturels. Et si les décrets sont publiés "au printemps", "ça laisse le temps aux collectivités locales de mettre tout ça en place", estime le ministre. Car cette année doit être une manière pour les docteurs juniors de "mieux s'insérer dans les territoires… dans la vraie vie quoi !"

Un an sur le même terrain de stage?

Concernant la répartition de cette 4e année de médecine générale en deux semestres, Yannick Neuder a réaffirmé la possibilité de réaliser les deux semestres dans le même lieu de stage car "ce serait stupide de faire sortir les gens s'ils se sentent bien". Et cette année, "on n'est pas obligé de la centrer uniquement sur un aspect médical, a poursuivi le ministre. Mais on peut voir aussi comment ce médecin potentiel va être en interface avec les municipalités et les autres professionnels de santé, comment il va s'emparer des problématiques financières, juridiques, de secrétariat, mais aussi des relations avec les CPAM… Il y aura toute une dimension socioprofessionnelle et non uniquement le focus santé."

Interrogé sur la difficulté d'avoir des locaux pour accueillir ces docteurs juniors, Yannick Neuder souhaite remettre en place les visites à domicile afin de libérer le cabinet et faire de l'"aller-vers". Et ce "roulement" de médecins au sein du cabinet, "ce serait l'occasion de franchir le dernier kilomètre", à condition "que ce soit valorisé", assure-t-il. D'autant que cela "coûtera toujours moins cher que l'hospitalisation". Ce qui réjouit Valérie Saunal, médecin généraliste et MSU au sein de la MSP car cela fait écho au projet de santé de la MSP Cœur de Ville qui s'angle sur le maintien à domicile. "Nous remettre en ville dans le domicile des patients, c'est super ! Aujourd'hui on laisse un peu tomber la ville parce que ça prend du temps mais si on a quelqu'un sur place qui vous fait les consultations pendant que vous faites de l'aller-vers, c'est une bonne chose… À condition évidemment d’être correctement rémunéré pour !" Pour autant, la médecin estime "sincèrement" que "pour les internes, [elle n'est] pas sûre que ce soit très intéressant. Parce que d'un point de vue financier, ils gagneront davantage s'ils sont remplaçants… sauf si la rémunération par rétrocession est conséquente. Et nous en tant que MSU, il va aussi se poser la question de comment on va se positionner par rapport à cette histoire de rétrocession".

Cartographie des terrains de stage

La rémunération du docteur junior étant composée d'une part fixe et variable, le ministre a glissé que si "ce dernier partage la permanence des soins sur le territoire, ça peut aussi être mis dans la balance et valorisé. C'est tout à fait normal". En tout cas, "les freins ne viendront pas du ministère et de l'Etat", a martelé le ministre qui veut "restaurer le lien de confiance vis-à-vis des internes qui finalement ne sont pas contre [cette mesure, NDLR] mais ne voyant pas les décrets arriver, sont dans le flou…" 

Une incitation financière à l'encadrement des docteurs juniors sera proposée

Lors de cette matinée de visite, le ministre a chargé le Dr Guillaume Bailly, ancien président de l'Isni, d’animer “un comité de suivi dédié à la mise en place de la quatrième année de médecine générale”. Il devra “travailler à la qualité de l’encadrement des docteurs juniors” et réaliser “une cartographie des terrains de stage, notamment les cabinets libéraux, les MSP, les centres de soins non programmés”, a précisé un communiqué du ministère diffusé en fin d’après-midi. “Une incitation financière des maitres de stage à l’encadrement des docteurs juniors sera proposée”, annonce également le ministère.

Guillaume Bailly sera enfin chargé d’élaborer “un calendrier précis des groupes de travail pour garantir la mise en application de la réforme dans les délais prévus”. Pour le ministre, il n’est en effet pas question de report de la quatrième année à ce stade. “Il ne faut plus trainer, on est d’accord : novembre 2026, c’est demain”, a répondu le ministre, qui s’est montré confiant sur l’avancée de la réforme dans les prochains mois. “D’ici deux mois, on va sortir ces décrets”, “ça laisse quand même 18 mois pour trouver ces lieux de stage”, a lancé Yannick Neuder. “On aura le temps de faire un point de revoyure. L’idée n’est pas d’arriver en 2026 avec quelque chose de mal ficelé qui créerait du mécontentement.”  

Redoutez-vous le rétablissement de l'obligation de participation à la permanence des soins ambulatoires?

Nathalie Hanseler Corréard

Nathalie Hanseler Corréard

Oui

Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de Jacques R
2 k points
Débatteur Passionné
Biologie médicale
il y a 2 mois
"un comité de suivi", "une cartographie des terrains de stage", "un calendrier précis des groupes de travail".....Nous voilà rassurés.
 
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