Accès aux études de santé : les doyens jugent "irréaliste" une réforme pour la rentrée 2026
L'ancien ministre chargé de la Santé avait évoqué le souhait de réformer l'année d'accès aux études de santé d'ici à la rentrée 2026. Cet objectif n'est pas tenable selon les doyens de médecine, qui jugent cette échéance "non réaliste".
Réformer l'entrée en études de santé d'ici à la rentrée 2026 ? C'est l'échéance qu'avait avancée, en mars dernier, l'ancien ministre chargé de la Santé lors d'une audition devant les commissions des Affaires sociales et de la Culture, de l'éducation et du sport du Sénat. "Nous souhaitons aller le plus vite et le plus haut possible pour former vite et mieux", avait assuré Yannick Neuder, devant le sénateurs.
Sept mois plus tard, le projet est à l'arrêt. Et le calendrier semble difficilement tenable. "Cette réforme ne peut pas se mettre en place de façon brutale […] Il faut faire une évolution progressive", a affirmé mercredi 8 octobre la Pre Isabelle Laffont, lors d'un point presse de rentrée. Pour la présidente de la Conférence nationale des doyennes et doyens de médecine, une réforme dès 2026 "paraît extrêmement ambitieu[x], voire non réaliste".
Mise en place en 2020, la réforme de l'entrée dans les filières santé (médecine, pharmacie, odontologie, kinésithérapie…) a supprimé la Paces et le numerus apertus. Elle a permis l'instauration des Pass et des LAS. Ce nouveau système, variable d'une université à l'autre, est pointé pour sa complexité et son "illisibilité" pour les étudiants, comme ses principaux acteurs.
"Très clairement, une réforme pour [la rentrée] 2026 suppose que l'on change Parcoursup avant le mois de décembre. On est déjà en octobre, c'est irréaliste à mon sens", a insisté Isabelle Laffont, devant les journalistes.
Des moyens nécessaires
La doyenne de la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes a, par ailleurs, indiqué que la Conférence avait été auditionnée par l'Inspection générale de l'enseignement supérieur et de la recherche, qui planche sur un rapport sur l'évolution de cette réforme.
"Nous avons pu exprimer les positions de la Conférence", dont la nécessité de "maintenir tous les éléments positifs de la réforme" de 2020, a détaillé Isabelle Laffont, citant notamment "la marche en avant", "la possibilité d'avoir deux chances pour entrer en études de santé" ou "la diversification des profils [des] étudiants".
Les doyens ont également pu rappeler leur souhait de mettre en place une année unique d'entrée en études de santé, avec une part majoritaire d'enseignements en santé et une part minoritaire d'enseignements hors santé. Cette réforme ne pourra "s'affranchir de l'autonomie des universités", a précisé la cheffe de file des doyens, invitant à laisser en place les dispositifs "qui fonctionnent bien" dans certains établissements.
Enfin, "on a dit qu'on ne pourrait pas faire [cette réforme] sans moyens alloués". "Retransformer ce système nécessite d'avoir des moyens", a lancé Isabelle Laffont.
La sélection de la rédaction
Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?
Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus