L'anesthésiste Frédéric Péchier condamné à la perpétuité pour 30 empoisonnements
Frédéric Péchier a été condamné, ce jeudi 18 décembre par la cour d'assises du Doubs, à la réclusion criminelle à la perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. L'anesthésiste a été reconnu coupable de 30 empoisonnements de patients lors d'opérations, dont 12 mortels. Il va faire appel.
"Vous allez être incarcéré immédiatement", a indiqué, ce jeudi, la présidente de la cour, Delphine Thibierge. Le praticien n'avait jamais été détenu depuis le début de l'enquête en 2017. La cour a ainsi suivi l'accusation, qui avait requis vendredi la réclusion à perpétuité contre le médecin de 53 ans, qu'elle a présenté comme "l'un des plus grands criminels de l'histoire", coupable selon elle d'avoir "utilisé la médecine pour tuer".
A l'inverse, son avocat Randall Schwerdorffer s'était dit lundi convaincu de son innocence et avait demandé à la cour de l'acquitter "purement et simplement", faute de preuves irréfutables. L'ensemble de la famille de l'anesthésiste était venue pour le soutenir dans une salle comble jeudi matin. Ses filles, en larmes après l'annonce des premiers verdicts de culpabilité, sont sorties de la salle.
Frédéric Péchier est resté impassible, le regard fixe, le visage fermé, à l'annonce de la sentence. Pour chaque cas, les six jurés et les trois magistrats professionnels ont dû dire si Frédéric Péchier était coupable ou innocent.
Ce verdict survient après 15 semaines d'audience. La cour délibérait depuis lundi après-midi dans un "lieu tenu secret". Dans l'attente de la décision, l'accusé, qui a comparu libre depuis le 8 septembre, avait dû rester à disposition de la justice dans son logement de Besançon.
Lorsque la parole lui a été donnée une dernière fois lundi, au dernier jour de ce long procès, il a à nouveau clamé son innocence, une position dont il n'a jamais varié. "Je ne suis pas un empoisonneur", a-t-il affirmé.
Le médecin va faire appel
Selon l'accusation, le praticien a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l'adrénaline ou encore de l'héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par des confrères. Son objectif : "atteindre psychologiquement" des soignants avec lesquels il était en conflit et "nourrir sa soif de puissance", selon le parquet.
L'anesthésiste "avait sous-estimé la difficulté de ce procès, il était persuadé que les jurés seraient très rapidement convaincus de son innocence", a observé l'avocat. Ornella Spatafora, associée au cabinet de Randall Schwerdorffer, a annoncé que Frédéric Péchier va faire appel.
Après avoir défendu Frédéric Péchier seul pendant trois mois et demi, Randall Schwerdorffer a dit réfléchir d'ores et déjà à recourir au renfort d'un "confrère de haut niveau", car "j'ai été au bout de ce que je pouvais faire. Seul, ça n'est pas possible".
[Avec AFP]
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