Plan Bayrou : la FHF juge "inacceptable" d’exiger plus d'efficacité de l'hôpital public
Alors que le Premier ministre a laissé entendre mi-juillet que des économies allaient être demandées aux établissements de santé, la Fédération hospitalière de France fait part de sa "vive inquiétude".
"Un plus grand effort sera demandé à l'hôpital", a prévenu François Bayrou, mi-juillet, à l'occasion de la présentation de son vaste plan d'économies. Avec un déficit avoisinant les 3 milliards d'euros l'an dernier, les hôpitaux publics sont dans le viseur du Gouvernement, soulignent Les Echos dans un article publié mardi 12 août. Et ce depuis plusieurs mois si l'on en croit le quotidien économique, puisque dès février les ministres chargés des Finances et de la Santé ont sollicité l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale des finances (IGF), leur demandant de plancher sur "la maîtrise des charges et l'efficience" des hôpitaux publics.
Toujours selon Les Echos, il aurait été demandé aux inspecteurs d'identifier des pistes pour "renforcer la maîtrise de la masse salariale" et d'étudier "l'opportunité d'une évolution de la carte hospitalière".
Ces derniers mois, les appels à mener des réformes pour améliorer la performance des hôpitaux se sont multipliés, souligne le journal. Pointant la "baisse apparente de la productivité" des hôpitaux et la "dégradation inédite de [leur] situation financière", dans un rapport publié début juillet, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (Hcaam), le Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS) et le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) ont ainsi jugé que la situation imposait de "réenclencher des actions permettant aux établissements de santé d’accroître leur efficience".
Face à la menace d'austérité, la Fédération hospitalière de France (FHF) a exprimé ce mercredi 13 août sa "vive inquiétude" dans un post publié sur LinkedIn. "Il est inacceptable d'entendre qu'une plus grande efficacité serait exigée de l'hôpital public, particulièrement à un moment où les établissements publics de santé et médico-sociaux affrontent des températures caniculaires qui touchent l'ensemble de la population, augmentent leur activité et accentuent les tensions aux urgences, tout en mettant à rude épreuve les résidents et les équipes des Ehpad", écrit l'organisation.
"L'effort national d'économies doit être partagé par l'ensemble des acteurs du système de santé, et surtout pas concentré sur le seul hôpital public", poursuit la fédération, inquiète. L'hôpital public "ne saurait être la cible facile d'économies brutales", a également réagi son président, Arnaud Robinet, sur le réseau social.
Or, "tout porte à croire que les préconisations du rapport Igas–IGF attendu à l'automne s'inscriront dans une logique de 'rabot' budgétaire, approche à la fois inefficace et porteuse d'un risque majeur pour la pérennité de l'hôpital public", redoute la FHF. "Le Gouvernement ne peut se contenter d'un rabot budgétaire", juge la fédération, qui appelle à de "véritables choix de réorganisation de l'offre de soins dans les territoires, construits en concertation, pour améliorer durablement l'efficience du système". Des "réformes structurantes et équilibrées", "garantissant le maintien de l’accès aux soins pour toutes et tous", doivent être mises en œuvre, insiste-t-elle.
Une loi de programmation en santé "constitue le cadre indispensable pour planifier et accompagner ces évolutions, en donnant aux acteurs hospitaliers la visibilité et les moyens nécessaires pour relever les défis à venir", défend la FHF. Cette loi permettrait, entre autres, de "sanctuariser les investissements hospitaliers", "porteurs d'économies à court terme", loue la fédération.
[avec Les Echos]
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