Généraliste dans un désert : "Il faut supprimer la liberté d'installation des médecins"

Je ne comprends pas ! Je m'excuse, mais ne je comprends pas. En Allemagne, en Norvège, c'est l'Etat qui décide. Je ne comprends pas pourquoi chez nous ce n'est pas comme ça.

Certains disent qu'on est au bord de l'explosion, moi je crois qu'on est dedans. Donc maintenant, stop. Stop à la liberté d'installation. Les médecins ne doivent pas avoir le droit de s'installer dans les zones où il y a une surdensité médicale. Ca peut prendre la forme d'un non-conventionnement, ou autre chose. Mais on ne peut pas continuer comme ça. Où va-t-on là ?

La ministre de la Santé? Elle est à côté de la plaque

Je suis tout à fait favorable à l'idée d'obliger les jeunes à exercer dans une zone sous dotée pour une durée de 3 ou 5 ans après leurs études. C'est ce qui se fait en Norvège. Ce qui fait que ce pays n'a pas de zone sous-dotées. Mais ils ne le font pas que pour la médecine, ils le font pour tout. Ils favorisent l'implantation des gens dans le nord du pays pour que les gens y restent. C'est une politique globale.

Bien sûr, tant qu'il n'y a pas de problème de santé publique, chacun fait ce qu'il veut en termes d'installation. Mais dès l'instant où vous êtes confrontés à un énorme problème, que les médecins n'ont pas réussi à régler, c'est à la ministre de la Santé à prendre les bonnes décisions et pas toutes les conneries qu'elle fait. Donner 50 000 euros ? Elle est à côté de la plaque. Aucun de mes remplaçants, depuis 6 ans, ne m'a parlé d'argent. Ce n'est pas de l'argent qu'ils veulent. Ils n'en ont rien à faire, puisqu'ils gagnent leur vie.

Ce qu'ils veulent c'est un cadre de vie. Il faut réhabiliter la campagne. Ce n'est pas que le problème des déserts médicaux, il n'y a plus rien à la campagne. Le problème de la ruralité est un problème global qu'il faut revoir en profondeur. Et il n'y a pas un homme politique assez intelligent pour mettre un ministre de la Ruralité. Ça, ce serait intelligent.

Moi, je ne suis pas attiré par le fric. Quand je me suis associé, je l'ai fait en SCP, avec partage d'honoraires. Il y a 35 ans. J'étais un pionnier. On mettait tout sur un pot commun,