Pharmacie

Mobilisation des pharmaciens : le Gouvernement suspend l'arrêté sur les remises des génériques

A l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre, mercredi 24 septembre, les syndicats des pharmaciens ont obtenu la suspension, pour trois mois, de l'arrêté prévoyant un abaissement du plafond des remises génériques.

25/09/2025 Par Louise Claereboudt
Pharmaciens
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Engagés dans un bras de fer avec le Gouvernement depuis le mois de juin, l'Ordre et les syndicats de pharmaciens ont remporté, mercredi 24 septembre, une "première victoire cruciale", s'est réjouie la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) sur les réseaux sociaux, à l'issue d'un rendez-vous à Matignon. Les organisations ont obtenu du Premier ministre la suspension "pour minimum trois mois" de l'arrêté du 4 août qui prévoyait un abaissement du plafond des remises sur les génériques*, ont-elles annoncé.

"Dans un esprit de dialogue, [le Premier ministre] a ouvert la voie pour trouver ensemble des solutions d'ici trois mois", a applaudi Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, remerciant Sébastien Lecornu, qui a succédé à François Bayrou à la tête du Gouvernement début septembre, pour "ce changement de méthode", "son écoute" et "sa volonté de travailler main dans la main avec notre profession". 

Le nouveau Premier ministre a également proposé à la profession de "lancer une mission conjointe Igas-IGF aux côtés des travaux de l'Assurance maladie et de la Cour des comptes pour 'analyser de manière objective les flux financiers du circuit de distribution du médicament'", a indiqué l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) dans un communiqué diffusé mercredi soir. Cette mission d'évaluation permettra d'"éclairer les futures décisions", a précisé le Premier ministre sur ses réseaux sociaux. 

Sébastien Lecornu s'est, par ailleurs, engagé à "renforcer les missions de santé publique des pharmacies, en particulier de celles situées en zone rurale sans médecin", selon l'Uspo. Ainsi qu'à généraliser l'expérimentation Osys. "Pour renforcer l'offre de soins de proximité, notamment dans le cadre du nouveau plan France Santé, les pharmaciens de 900 officines rurales proposeront davantage d'actes : diagnostics, prescriptions, renouvellement ou prolongations d'ordonnances", a écrit le Premier ministre. 

L'accord prévoit, en outre, "un engagement commun pour soutenir l'économie des officines tout en maîtrisant les dépenses de santé, notamment par le développement de la substitution des biosimilaires", a poursuivi l'Uspo, qui appelle à placer "la survie des officines et de leurs services" au cœur de la stratégie de santé publique de la France et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. 

L'Union a salué un accord "gagnant-gagnant". "C'est une première étape décisive, et nous sommes désormais résolus à faire entendre aux pouvoirs publics les nécessités d'un modèle officinal sain et pérenne pour la santé de nos patients et de nos pharmacies", a commenté la FSPF, selon qui la journée de mobilisation du 18 septembre et, avant cela, celle du 16 août ont "porté leurs fruits". Selon son président, Philippe Besset, 18 000 pharmacies avaient fermé leurs portes. De nombreux pharmaciens avaient battu le pavé pour dénoncer la baisse des taux de remise dont ils bénéficient sur les médicaments génériques, qui représentent environ un tiers de la marge des officines.

"Même si cet effort d'une suspension trimestrielle paraît court pour aboutir dans les négociations, ce délai permettra d'avancer et d'espérer obtenir un retrait complet de l’arrêté litigieux", a ajouté l'Uspo.

Pour rappel, vendredi 19 septembre, l'Etat avait accepté de réduire les économies attendues pour 2025. Une annonce qui cachait une "double peine" pour les pharmaciens "puisque la baisse du plafond des remises génériques s'accompagn[ait] en plus d'une baisse de prix des médicaments génériques", pointait l'Uspo. 

*L'arrêté controversé plafonnait, depuis le 1er septembre, les remises consenties par les laboratoires à 30% maximum du prix du générique, contre 40% actuellement. D'autres baisses successives étaient programmées pour atteindre 20% en 2027. 

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Claire FAUCHERY

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901 points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 mois
Faut arrêter avec les prolongations d'ordonnance. Ce n'est pas ce que l'on fait. Renouvellement du traitement d'une pathologie équilibrée c'est idiot... qui détermine si elle est équilibrée ? Le pharmacien à la tête du patient ? Le pharmacien pourra prolonger le traitement de l'HTA (OSF des contrôles biologiques), du diabète (l'hémoglobine glyquoi ? le monofilament, qui était si important qu'il fallait l'intégrer dans notre ROSP, dans l'arrière boutique ?) mais le patient devra passer chez nous pour ses autres traitements ? Quand on verra les patients une fois par an et qu'on passera une heure par consultation à 30 euros pour débrouiller tout ce qui a été fait par les autres, et voir surtout tout ce qui n'a pas été fait, on sera bien avancés. Et à tous les coups on va proposer aux pharmaciens 10-15 balles pour un renouvellement sans passer par la case médecin, quand quelqu'un en haut lieu un lendemain de cuite et/ou une veille de discours à la Nation aura trouvé que 10-15 c'est moins que 30. Ca ne ressemble plus à rien.
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5,3 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 mois
Quel mépris ! Vous pourriez au moins avoir le courage de nommer nommément les pharmaciens dont quasiment une officine par jour ferme dans les déserts qui ne sont pas seulement médicaux et dont le recrutement en première année de fac devient problématique.
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7 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 mois
Les commerçants profitent de l'instabilité politique et de l'amas de dossiers ingérés depuis 4-5 ans sous lequel se retrouve soudainement le nouveau nouveau nouveau premier ministre. Et ils obtiennent ce qu'ils veulent alors qu'ils pourraient simplement être remplacés par n'importe quel autre commerçant.
 
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