Lecornu veut créer un réseau "France santé" pour garantir une offre de soins accessible en 30 minutes
Lors de son premier déplacement en région, samedi 13 septembre, le nouveau Premier ministre a érigé l'accès aux soins au rang de "priorité absolue". Il a annoncé la création d'un "réseau de 5000 sites France santé" à l'horizon 2027.
L'accès aux soins est une "source d'angoisse" pour les Français, a constaté samedi à Macon (Saône-et-Loire) le nouveau Premier ministre, qui a annoncé vouloir en faire "une priorité absolue". "Ca ne peut pas attendre l'élection présidentielle de 2027", a déclaré Sébastien Lecornu. "C'est un sujet que je vais reprendre à mon niveau", a-t-il lancé.
Face à la presse et aux soignants d'un centre de santé départemental, le chef de l'exécutif a souligné les "efforts importants" faits par ses prédécesseurs pour lutter contre les déserts médicaux, citant la suppression du numerus clausus sous le Gouvernement d'Edouard Philippe ainsi que le plan lancé par François Bayrou en avril, "qui va commencer à se mettre en œuvre" avec le dispositif de solidarité territoriale. Mais "on a un problème de rythme entre ce que ressentent les concitoyens et la rapidité de l'exécution", a-t-il souligné.
"A 30 minutes de chez vous"
Saluant le travail mené en Saône-et-Loire par le président du conseil départemental, André Accary, qui a maillé le territoire de centres de santé où exercent des médecins salariés, Sébastien Lecornu a annoncé son intention de créer un "réseau France santé" à travers la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. "D'ici à 2027, on doit avoir une offre de soins de proximité, par bassin de vie a minina", soit "globalement autour de 30 minutes de chez vous", a précisé le Premier ministre, évoquant un objectif de "5000 maisons" ou "sites".
Cette offre doit s'adapter à la "situation locale", a-t-il insisté. Sur certains territoires, il s'agira de "soutenir ce qui existe déjà" et qui "a sans doute besoin d'être protégé", quand ailleurs, notamment dans les départements d'outre-mer, "il va falloir prendre des mesures d'adaptation encore plus fortes".
L’accès aux soins est encore trop souvent une source d’angoisse.
Depuis 2017, nous avons commencé à inverser la tendance, notamment sur la formation et le recrutement de médecins, mais nous devons faire plus.
L’État sera au rendez-vous, en faisant confiance aux acteurs locaux… pic.twitter.com/duGeYlDCLZ— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) September 13, 2025
Si le Premier ministre n'a pas détaillé davantage cette mesure, il a toutefois insisté sur la nécessité de libérer les initiatives locales face à la "rigidité de l'Etat", et sur le fait qu'"opposer la médecine libérale et la médecine salariée, ça n'a absolument aucun sens". "Les Français, ce qu'ils veulent, c'est un médecin", a-t-il lancé. "La médecine libérale, il faut la laisser libre", a-t-il déclaré.
Lecornu marche sur les eaux et guérit les écrouelles
L'annonce de la création du réseau "France santé" a plongé la communauté médicale dans la perplexité. "Lecornu marche sur les eaux et guérit les écrouelles", a réagi le Dr Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la FMF, tandis que son confrère de MG France, le Dr Jean-Christophe Nogrette, s'est interrogé sur Franceinfo sur "la nature" des soins proposés dans ces "maisons", ainsi que sur les ressources médicales. "Si c'est de la médecine 'one shot', soigner des angines et des rhumes, ça sera peut-être facile de trouver les personnes pour le faire. Si c'est un médecin traitant dans la durée, ça va être plus difficile à trouver. Si on demande à des médecins déjà installés de rejoindre" ces lieux, "on va découvrir des endroits pour en couvrir d'autres", a-t-il mis en garde.
[avec Le Figaro]
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