France Santé : la ministre espère "pouvoir convaincre le Sénat" de son intérêt
Rayé d'un trait de plume du budget de la Sécu par la commission des Affaires sociales du Sénat, le dispositif France Santé aura-t-il les financements nécessaires pour son déploiement en 2026 ? Alors que le texte est en cours d'examen en séance publique, Stéphanie Rist veut convaincre de son utilité.
Opération d'"affichage politique" ou "outil" au service de l'organisation des soins ? Le Sénat, qui examine depuis mercredi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, s'apprête à débattre de l'intérêt même du dispositif France Santé. "Je suis une éternelle optimiste et j'espère que cette mesure sera votée au Sénat, même s'ils ont été assez unanimes et catégoriques en commission pour le supprimer pour des raisons qui peuvent s'entendre", a commenté la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, lors d'un rendez-vous organisé par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), ce jeudi 20 novembre. "J'ai beaucoup échangé avec beaucoup de sénateurs parce que c'est une mesure à laquelle je crois", a-t-elle insisté.
Pour la ministre, France Santé a toute sa place dans cette loi budgétaire. "On a besoin d'un vecteur législatif pour ces 150 millions d'euros en 2026", qui financeront la labellisation de 2000 structures, selon "deux modes" : le fonds d'intervention régional (FIR) et les négociations conventionnelles pour la partie maisons de santé, via un ACI.
Stéphanie Rist a rappelé les "trois objectifs" de cette labellisation : "rendre visibles toutes les organisations mises en place ces dernières années" pour améliorer l'accès aux soins, et qui restent méconnues des citoyens ; "consolider ces structures" avec, par exemple, la location de nouveaux bureaux pour accueillir des internes ou l'embauche d'une "secrétaire en plus" ; et enfin, "là où il n'y a rien", "créer un début de noyau de coordination" pour renforcer l'attractivité d'un territoire et dissiper ce "sentiment d'abandon" des habitants. Dans ces zones, le label pourra être attribué à une pharmacie, qui s'organise avec une infirmière libérale pour proposer de la téléconsultation, a redit Stéphanie Rist, bien consciente de faire grincer les dents des médecins.
En contrepartie d'une enveloppe de 50 000 euros, en moyenne, les structures devront respecter un cahier des charges : permettre un accès à un médecin dans les 48 heures, "s'il y a besoin – et c'est important de le préciser" ; collaborer avec une infirmière ; être ouvert 5 jours/7 ; et ne pas facturer de dépassements d'honoraires. Il n'est pas question de rallonger la liste, a assuré Stéphanie Rist. "Je me bats tous les jours pour pas qu'on ne rajoute des choses dans ce cahier des charges", a déclaré la ministre, qui promet : "il n'y aura pas de lourdeur, pas de nouveau projet médical".
Elle a par ailleurs tenu à rassurer les professionnels : France Santé "ne va rien remplacer, ça ne met pas fin aux organisations des professionnels", et ce financement vient s'ajouter à l'existant. C'est un "chapeau qui vient par-dessus", "un outil pour les professionnels, pour les élus, d'aménagement du territoire". Son "organisation sera co-portée par les départements", a-t-elle précisé.
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