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Budget de la Sécu 2026 : le Sénat siffle la fin de la récré

Le Sénat entame ce mercredi 19 novembre l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. En commission, les sénateurs ont ramené le déficit à 15.1 milliards d'euros et ont supprimé de nombreuses mesures contestées par les médecins.

18/11/2025 Par Aveline Marques
PLFSS 2026
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Le ton est donné : "La copie de l'Assemblée nationale n'est pas aujourd'hui acceptable. Il faut avoir le courage de revenir à un niveau de déficit qui rentre dans l'épure européenne", a lancé la sénatrice Elisabeth Doisneau (UC), rapporteure générale du PLFSS, lors d'une conférence de presse organisée ce mardi, à la veille de l'examen du texte en séance plénière au Sénat. Se saisissant du texte samedi, la commission des Affaires sociales de la chambre haute du Parlement s'est attelée à "faire le tri dans ce projet touffu" et à "revenir à sa philosophie initiale, la maitrise des dépenses de santé", a expliqué son vice-président, Alain Milon (LR).

Adoptant 135 amendements, la commission a ramené le déficit de la Sécu à 15.1 milliards d'euros fin 2026, contre 24 milliards d'euros à l'issue des débats à l'Assemblée et 17,5 milliards d'euros initialement prévus par le Gouvernement. Elle a notamment supprimé la suspension de la réforme des retraites, réinstauré -en l'atténuant- le gel des prestations sociales, ainsi que la taxation des complémentaires santé.

Jugeant le texte "très irritant" pour les professionnels de santé, la commission a également supprimé un certain nombre de mesures vivement contestées par les médecins libéraux. "On ne peut pas faire un système de santé contre ceux qui l'incarnent", a lancé Corinne Imbert (LR), rapporteure pour la branche assurance maladie. Exit le déremboursement des prescriptions des médecins de secteur 3, les sanctions financières en cas de non remplissage du DMP et la possibilité de baisser unilatéralement les tarifs dans des secteurs jugés trop rentables. "Nous avons été cohérent avec nos positions traditionnelles en faveur des négociations conventionnelles", a affirmé Alain Milon.

La commission a par ailleurs supprimé les dispositions relatives au réseau France santé. "Pour moi, c'est d'abord de la communication politique", a fustigé Corinne Imbert. "On est en train de monter les professionnels les uns contre les autres", a-t-elle jugé.

Les sénateurs appellent enfin à rehausser l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam), qu'ils jugent aujourd'hui "insincère". "On préfère un Ondam tenable qui ne débouchera pas sur des décisions unilatérales de report des revalorisations conventionnelles", a résumé la sénatrice.

Mercredi, les sénateurs examineront la copie préparée par la commission. Ils ont jusqu'à mercredi 26 novembre pour achever son examen.

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2 débatteurs en ligne2 en ligne
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 1 mois
Que le sénat ne soit pas d'accord avec l'assemblée nationale, ce n'est pas un scoop. Que le titre de l'article soit "fin de récré", non seulement c'est assez méprisant pour les députés mais c'est aussi oublier deux choses. 1) Le sénat n'aura pas le dernier mot. Les LR majoritaires au sénat ne le sont pas à l'assemblée et il faudra passer par la commission paritaire et le dernier mot ne sera pas celui des sénateurs. 2) En cas de désaccord persistant, il reviendra au gouvernement de procéder par ordonnances ou loi spéciale à moins de jouer sur un coup de poker sa survie en reniant sa parole de renoncer au 49.3. Je ne pense pas que les socialistes apprécieraient de se faire rouler dans la farine même s'ils devaient se faire démonter par LFI. Ce que ça démontre c'est qu'aucun parti politique ne souhaite faire de compromis et joue peut être sa survie sur ce budget. Si le gouvernement devait renoncer à la suspension de la réforme des retraites, le climat social va bouillir et la "fin de règne" du macronisme s'annoncerait des plus difficiles et la santé ne sera pas la priorité de l'exécutif. Après, bien malin celui qui peut prédire le résultat des élections municipales, qui pourraient, comme les européennes en leur temps, servir de déclencheur à de nouvelles alliances et tractations inédites. Ce n'est pas très réjouissant, sauf peut être pour ceux qui cherchent à peaufiner leurs titres de presse.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 24 jours
"le Sénat siffle la fin de la récré" Titre "accrocheur", mais la "récré" dans quelle cour, chez qui ? 1)- Chez les cibles du PLFSS (soignants et soignés)? 2)- Chez les parlementeurs en bandes organisées ? ou 3)- Chez les "assureurs" santé-social (CPAM, mutuelles et assureurs privés)? Reconnaissons, dans le flou artistique de cette formulation "à la cantonade", l'immémoriale habitude médiatique qui consiste à flouter le malaise de la civilisation - en faisant semblant de s'adresser à des enfants délinquants (du côté des soignants en particulier ?), - et en esquivant subtilement *les véritables cibles que sont les seuls décideurs administratifs et politiques (on ne tire pas sur son boulanger ni sur son banquier !) *et les grands argentiers (CPAM, mutuelles et assureurs privés) qui prospèrent sur le système de répartition. Alors, est-ce à nous, lecteurs de l'article, nous effecteurs et observateurs de terrain, de clamer le scandale de cette comédie parlementeuse dilatoire ? Comment ces députés, pourtant assurés sociaux (mais peut-être pas au même régime que nous de la France d'en bas), osent-ils encore se vautrer dans le confort hémicirculaire d'inter-minables palabres sur des programmes hautement "déficitaires" alors qu'ils savent que nous savons n'en avoir désormais plus les moyens financiers ? Ces gens se disputent entre "partis" la baballe du pouvoir alors qu'ils savent que nous savons que les "grandes orientations budgétaires" de la nation seront bientôt imposées par une junte supra-nationale (le FMI) . Titrez franc, EGORA, c'est votre première mission !
 
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