Nouvelles recommandations, qualité des soins, innovation... Les grandes priorités de la Haute Autorité de santé
Le Pr Lionel Collet, président de la Haute Autorité de santé, a détaillé les orientations et les productions à venir de l’institution dans les prochains mois.
Ainsi, de nouvelles recommandations de bonnes pratiques sont en préparation à la Haute Autorité de santé (HAS), notamment sur l’activité physique chez l’enfant et l’adolescent ; le parcours AVC chez l'adulte et le bilan de santé en école maternelle. Une mise à jour majeure concernant la prise en charge des troubles du spectre autistique (TSA) et des troubles du neurodéveloppement est également attendue pour début 2026. Le Pr Collet, président de la HAS, a précisé que cette dernière pourrait, à terme, devenir "opposable" c’est-à-dire juridiquement contraignante pour les professionnels de santé : "Cette évolution vise à uniformiser les pratiques et garantir une prise en charge de qualité pour tous les patients, dans un domaine encore très hétérogène. Certains patients atteints de TSA sont, par exemple, polymédiqués à tort (avec des psychotropes) sur une longue durée."
Actuellement, les recommandations de la HAS ne sont pas opposables : les médecins gardent leur liberté de prescription, même si le juge s’y réfère en cas de contentieux. "Nous envisageons de rendre certaines recommandations opposables pour des sujets jugés essentiels, comme l’autisme. Il ne s’agit pas d’imposer une norme rigide, mais de s’assurer que les pratiques des professionnels de santé suivent un cadre validé scientifiquement", a expliqué le Pr Collet. Une mesure qui nécessitera, toutefois, une évolution législative.
Obligation vaccinale antigrippale : la HAS relance le débat
Par ailleurs, l'institution a été saisie par le ministère de la Santé pour évaluer l’opportunité de rétablir, en 2026, l’obligation vaccinale contre la grippe pour les professionnels exerçant en milieu hospitalier et médicosocial. "Cette demande émanait du ministère démissionnaire", a affirmé le Pr Collet. En 2023, la HAS s’était prononcée avec prudence, faute de données suffisantes sur les infections grippales nosocomiales. "De nouvelles données, actuellement en cours d’analyse, permettront un avis définitif au deuxième trimestre 2026. L’obligation vaccinale, suspendue par décret en 2006, pourrait être rétablie par simple levée de cette suspension", a-t-il ajouté.
Améliorer la qualité des dispositifs médicaux et former les futurs experts en santé
Autre chantier prioritaire : l’évaluation des dispositifs médicaux numériques à usage professionnel, tels que les logiciels d’aide au diagnostic. A l'heure actuelle, ces outils ne sont pas évalués par la HAS car non éligibles au remboursement. "Nous menons actuellement des travaux pour accompagner les professionnels et les établissements dans la sélection et le bon usage de ces dispositifs. L'objectif est de garantir leur qualité, leur sécurité et leur pertinence. Des recommandations devraient être publiées au premier semestre 2026 pour structurer la démarche d’évaluation de l’intérêt de ces dispositifs", a indiqué Lionel Collet.
Sur le terrain hospitalier, la HAS poursuit son travail sur la certification des établissements de santé. Parallèlement, l'institution travaille sur la mise en œuvre du ratio soignants/patients, prévu par la loi.
La HAS lance également un programme d’enseignement, en partenariat avec l’École des hautes études en santé publique (EHESP), afin de former les futurs professionnels de l’évaluation et de la qualité des soins. Accessibles en présentiel ou en ligne, ces formations visent à renforcer la culture de l’évaluation au sein du système de santé.
Enfin, deux événements marqueront la fin d’année : le 21 novembre, l’Université d’automne de la HAS, entièrement en ligne et interactive, abordera des sujets allant de l’endométriose à l’innovation médicale. Et le 3 décembre, une journée organisée conjointement avec l’Académie nationale de médecine sera dédiée à la santé des femmes.
Références :
D’après une conférence de presse de la Haute Autorité de santé (8 octobre).
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