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Bienfaits des végétaux alimentaires : tout dépend du niveau de transformation industrielle

Une vaste étude française montre que les bénéfices cardiovasculaires apportés par les produits végétaux sont liés à leur qualité nutritionnelle et leur degré de transformation industrielle. 

23/10/2025 Par Dre Marielle Ammouche
Nutrition
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Une équipe de chercheurs français a voulu en savoir plus sur les aliments qui étaient vraiment bénéfiques à la santé cardiovasculaire. En effet, plusieurs données ont mis en évidence que les régimes à base de fruits et de légumes étaient associés à une diminution du risque de développer des maladies cardiovasculaires. Cependant, les produits ultra-transformés sur le plan industriel augmentent ce risque.

Pour préciser les liens entre nutrition et santé cardiovasculaire, ces scientifiques de l’Inserm, l’Inrae, Université Sorbonne Paris Nord, et du Cnam ont mené une étude qui est allée au-delà de la distinction entre origine animale et végétale des aliments, en ajoutant les paramètre de la qualité nutritionnelle (teneur en glucides, lipides ou vitamines et minéraux antioxydants) et du degré de transformation industrielle.

Les chercheurs se sont basés sur les données de 63 835 participants de la cohorte française NutriNet-Santé qui ont été suivis pendant 9,1 ans en moyenne (et jusqu’à 15 ans). Les données nutritionnelles, sur au moins trois journées, étaient recueillies via des questionnaires en ligne. En fonction de cela, les personnes étaient classées en plusieurs types d’alimentation, en fonction de la part des produits végétaux, des produits animaux, de leur qualité nutritionnelle, et de leur niveau de transformation industrielle.

Les auteurs de l’étude ont alors mis en évidence qu’une large consommation de produits végétaux ne suffisait pas à elle seule à faire baisser le risque cardiovasculaire. Ainsi, chez les adultes ayant une alimentation plus riche en produits végétaux de meilleure qualité nutritionnelle (moins riche en lipides, sucre et sel) et pas ou peu transformés industriellement, le risque de maladies cardiovasculaires était réduit d’environ 40 % comparé aux personnes qui avaient une alimentation plus pauvre en ces produits végétaux, et plus riche en produits animaux.

Cependant, en cas d’alimentation riche en végétaux de bonne qualité nutritionnelle, les personnes consommant beaucoup de produits ultratransformés (comme les pains complets industriels, les soupes du commerce, les plats préparés à base de pâtes ou les salades assaisonnées du commerce) ne diminuaient pas le risque, par rapport aux personnes qui avaient une alimentation plus pauvre en ces produits ultratransformés et plus riche en produits animaux.

En outre, pour les adultes qui consommaient une forte part de produits végétaux mais de moindre qualité nutritionnelle et ultra-transformés (chips, boissons sucrées à base de fruits ou sodas d’extraits végétaux, produits sucrés chocolatés ou confiseries, céréales du petit déjeuner sucrées, biscuits salés, etc.), le risque s’élevait d’environ 40% par rapport aux personnes ayant une alimentation plus riche en produits végétaux de bonne qualité nutritionnelle et peu ou pas transformés industriellement.

"Ces résultats soulignent la nécessité de considérer à la fois la qualité nutritionnelle et le degré de transformation et de formulation des aliments, en plus de l’équilibre végétal-animal dans l’alimentation, pour mieux évaluer les liens entre nutrition et santé cardiovasculaire, conclut l’Inserm. Ils viennent apporter de nouveaux arguments afin d’encourager les politiques publiques en nutrition et santé à promouvoir des aliments végétaux qui soient à la fois de bonne qualité nutritionnelle et peu ou pas transformés (fruits et légumes frais, surgelés ou en conserves de bonne qualité, par exemple sans ajout de lipides, sel, sucre et additifs)."

Références :

D’après un communiqué de l’Inserm/ l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, l'alimentation et l'environnement (Inrae)/ Université Sorbonne Paris Nord)/ le Cnam (7 octobre)

Prioux C. et al. The Lancet Regional Health – Europe, Volume 0, Issue 0, 101470.

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Claire FAUCHERY

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