Thomas Fatôme, mardi 2 septembre (capture BFM Business)
"Les arrêts de travail de complaisance existent" même s'ils concernent qu'"une minorité de médecins", pointe le directeur de la Cnam
Alors que des voix s'élèvent pour dénoncer la campagne MSO-MSAP ciblant 500 généralistes forts prescripteurs d'arrêts maladie, Thomas Fatôme, invité de BFM Business mardi soir, a défendu la méthode de l'Assurance maladie pour enrayer la hausse des dépenses d'indemnités journalières.
Thomas Fatôme, mardi 2 septembre (capture BFM Business)
Les dépenses d'indemnisation des arrêts maladie, "c'est 1 milliard d'euros de plus par an, c'est un enjeu important pour la soutenabilité de l'Assurance maladie", a rappelé le directeur général de la Cnam, invité de BFM Business mardi 2 septembre. Si cette hausse s'explique à "60%" par des facteurs démographiques et économiques (augmentation et vieillissement de la population active, hausse du Smic), et peut être également liée "à des sujets de souffrance au travail", "il y a des situations où l'arrêt n'est pas justifié", a pointé Thomas Fatôme, évoquant les résultats des "plus de 300 000" contrôles "ciblés" effectués chaque année auprès des assurés par l'Assurance maladie : dans "20 à 25%" des cas, l'arrêt de travail ne se justifiait plus, a-t-il précisé.
Si une part des arrêts sont des "faux", "on sait, ça existe les arrêts de travail de complaisance", a insisté le directeur de la Cnam, soulignant tout de même que cela ne concernait qu'"une minorité de médecins". Et de justifier la nécessité de la relance d'une campagne de MSO-MSAP cette année, qui a ciblé 500 généralistes forts prescripteurs cet été et en ciblera 500 autres à partir d'octobre. "Ces médecins-là prescrivent 2, 3, 4 fois plus que leurs confrères sur patientèle comparable. Je ne dis pas 10-20% de plus…", affirme Thomas Fatôme.
Mise en cause sur la méthode, la Cnam assure que les "disparités" territoriales et de patientèle sont prises en compte. "On a un dialogue individuel avec chacun de ces médecins ; s'il y a des circonstances très particulières, on va en tenir compte", a affirmé le directeur de la Cnam.
Thomas Fatôme a, par ailleurs, évoqué la poursuite des entretiens confraternels menés par les médecins conseils pour discuter "de la pratique, de cas individuels", ainsi que le lancement, la semaine dernière, d'une campagne de communication auprès du grand public pour rappeler que l'arrêt de travail est une décision médicale. "On ne se 'met' pas en arrêt de travail", a-t-il martelé.
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