50% des longs arrêts maladie injustifiés ? MG France dénonce "une manipulation des chiffres" par le Gouvernement
MG France dénonce, ce mercredi 30 juillet, une "manipulation des chiffres" utilisés par le Gouvernement concernant le recours aux longs arrêts maladie en France. Pour le syndicat, l'utilisation "approximative" de ces données jette "le discrédit sur les médecins généralistes et leurs patients".
"Une manipulation des chiffres relayée par les ministres." C'est ce que dénonce, ce mercredi 30 juillet, MG France après les prises de paroles successives du Premier ministre et des ministres de la Santé sur les économies à réaliser en santé d'ici à 2026, et en particulier sur les arrêts de travail. Le premier syndicat représentatif des généralistes pointe surtout l'affirmation erronée selon laquelle "50% des arrêts maladie longs seraient injustifiés", récemment mise en avant par ces membres du Gouvernement.
Interrogée par Le Monde, Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, a effectivement affirmé samedi 26 juillet qu'il y avait "un sujet sur la prescription de ces arrêts par les médecins". "Pour rappel, les contrôles qui ont été exécutés sur les arrêts maladie de plus de dix-huit mois ont montré que, pour 50 % d’entre eux, ces arrêts n’étaient plus justifiés", assurait alors la ministre.
Mais ce chiffre doit être relativisé, selon MG France. Tiré du dernier rapport Charges et produits de l'Assurance maladie, il est "repris sans nuance", écrit le syndicat dans un communiqué : "Il ne concerne qu’un échantillon ciblé d’arrêts, sélectionnés pour leur contexte particulier, et non l’ensemble des arrêts longs."
"Parmi les arrêts qualifiés 'd’injustifiés', beaucoup relèvent en réalité d’une autre prise en charge : invalidité ou reclassement professionnel. Or, ni l’une ni l’autre ne relèvent du médecin généraliste, mais respectivement du médecin conseil de l’Assurance maladie et de la médecine du travail, notoirement peu accessibles !", insiste MG France, qui "refuse que des déclarations aussi approximatives et trompeuses jettent le discrédit" sur les généralistes et leurs patients.
De plus, ces "accusations infondées détournent l'attention des vrais enjeux, auxquels sont confrontés les généralistes au quotidien", comme "la dégradation des conditions de travail" ou "la désorganisation croissante du système de santé", développe MG France, appelant à "un débat responsable, fondé sur des données rigoureuses".
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