Les patients jugent le PLFSS pour 2026 "profondément injuste et inefficace"
France Assos Santé déplore, dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, le caractère "injuste et inefficace" pour les patients des mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. L'association appelle le Premier ministre à "mobiliser d'autres leviers" pour réduire le déficit.
France Assos Santé souhaite "sonner l'alarme" sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, dont l'examen en commission à l'Assemblée nationale doit débuter lundi 27 octobre. Un texte que l'organisation, qui représente les patients et usagers du système de santé, juge "profondément injuste et inefficace", écrit-elle dans une lettre ouverte du mercredi 22 octobre, adressée au Premier ministre.
Consciente "de la nécessité de maîtriser le déficit de la Sécurité sociale", l'association déplore que les "mesures proposées ne s'attaquent pas aux vrais problèmes". "En faisant reposer l’effort principalement sur les personnes malades, ce PLFSS ne fera qu’aggraver les conséquences déjà constatées de la hausse des franchises et des restes à charge", poursuit-elle. Pour France Assos Santé, l'accroissement des franchises et participations constitue "une véritable démolition de notre protection sociale solidaire et universelle".
L'organisation fait aussi part à Sébastien Lecornu de son opposition à "l'argument d'une prétendue 'responsabilisation' des patients", qui "ne sont pas responsables des actes, examens et traitements qui leur sont prescrits par leur médecin". En ce sens, France Assos Santé dénonce le projet de décret visant à supprimer l’exonération du ticket modérateur des personnes en affection de longue durée (ALD) pour les médicaments remboursés à 15%.
Au-delà d'être "injustes", "ces mesures sont inefficaces sur le plan budgétaire", juge l'association de patients et d'usagers. "Après un effet à court terme", "l'impact du report et du renoncement aux soins entraînera un rebond des dépenses, lié à des soins plus lourds et plus coûteux", alerte France Assos Santé, appelant le Premier ministre "à mobiliser d'autres leviers […] pour assainir les finances publiques".
Encadrement des prescriptions, capitation…
Parmi les mesures proposées par l'association : un meilleur encadrement des prescriptions, une réduction de la "part de tarification à l’acte en ville pour aller vers plus de financements à la capitation en équipe pluriprofessionnelle", ou encore une augmentation significative de "la part de financement à la qualité en s’appuyant notamment sur l’adoption d’indicateurs rapportés par les patients".
Par ailleurs, France Assos Santé appelle le chef du Gouvernement à "adopter une politique de prévention volontariste" (généralisation du Nutri-Score, instauration d'un prix minimum pour l'alcool…), afin d'éviter l'explosion des maladies chroniques.
Elle invite également à introduire dans le PLFSS 2026 des mesures permettant de générer des recettes "tout en réduisant la consommation de produits néfastes pour la santé", en taxant par exemple les contenus publicitaires sur les produits trop sucrés, salés ou gras.
Pour l'association, une chose est certaine : les usagers de la santé attendent "des arbitrages plus favorables aux personnes malades et une vision plus ambitieuse de refondation de notre système de santé et de protection sociale, tout en préservant ses valeurs de solidarité et d’universalité", conclut-elle.
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