"Est-ce parce qu'on est majoritairement des femmes au service des femmes qu'on est invisibles ?" : les sages-femmes manifestent pour leur statut
183 euros. C'est le montant de la revalorisation obtenue par les sages-femmes salariées, à la suite du Ségur de la santé. La même augmentation que celle dont ont bénéficié les infirmières ou les aides-soignantes. "Nous sommes toujours oubliées. Nous n'avons jamais eu un niveau de salaire correspondant à notre niveau de compétences et de responsabilité", a dénoncé Justine Schoeffel, sage-femme à Haguenau (Bas-Rhin), qui a pris part hier à l'une des dizaines de manifestations organisées partout en France à l'appel des deux principales organisations syndicales, l'ONSFF et l'UNSFF. A Paris devant le ministère de la Santé ou en province devant les ARS, les sages-femmes ont manifesté leur ras-le-bol de ne pas être reconnues comme une profession médicale à part entière. "On a un bac+5, (...) on a la vie de l'enfant et de la maman entre les mains, et pourtant quand on sort du diplôme, on est payées 1.700 euros, s'est insurgée Naïs Mottet, qui exerce dans une clinique privée. Est-ce que c'est parce qu'on est majoritairement des femmes au service des femmes qu'on est rendues invisibles à ce point?".
Alors que de nouvelles responsabilités ont été confiées aux sages-femmes ces dernières années, ce faible niveau de rémunération serait responsable d'une crise des vocations. "Le métier de sage-femme attire de moins en moins. Une valorisation de notre profession est indispensable si nous voulons que les femmes françaises puissent continuer à être accompagnées et prises en charge correctement", plaide l'ONSFF. [avec AFP]
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