Arrêt maladie : le rapporteur du budget de la Sécu propose un jour autodéclaré mais non payé
Le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée, Yannick Neuder, a proposé mercredi 16 octobre la mise en place d'un "jour de carence d'ordre public" pour les arrêts maladie courts et auto-déclarés. Selon le député, cette mesure pourrait alléger les dépenses de la Sécurité sociale, sans augmenter celles des employeurs et des complémentaires.
Alors que le projet de loi de financement de la Sécu (PLFSS) pour 2025 doit arriver lundi 21 octobre en commission des Affaires sociales, le député LR Yannick Neuder a proposé mercredi 16 octobre de mettre en place un "jour de carence d'ordre public" pour les arrêts maladies courts et auto-déclarés. Cette solution doit permettre, selon le rapporteur général du budget de la Sécu à l'Assemblée nationale, de faire des économies tout en évitant d'abaisser le plafond des indemnités journalières ; une hypothèse jusqu'alors privilégiée par le Gouvernement.
Pour faire gagner 0,6 milliard d'euros, le nouveau PLFSS présenté le 10 octobre propose en effet de rogner sur ces dépenses. L'Assurance maladie rembourserait toujours les arrêts à hauteur de 50% du salaire journalier, mais dans la limite d'un plafond de 1,4 Smic, contre 1,8 aujourd'hui.
Opposé à cette réduction, Yannick Neuder "suggère de combiner une auto-déclaration pour les arrêts courts avec un jour de carence d'ordre public", a indiqué le cardiologue de profession, à l'occasion de l'audition de plusieurs ministres par la commission des Affaires sociales sur le PLFSS 2025. "Cela responsabilise[ra] les assurés, libère[ra] du temps médical, allège[ra] la dépense de la Sécurité sociale ; et n'augmente[ra] ni celle des employeurs, ni celle des complémentaires", a poursuivi le rapporteur général.
"Une double peine" pour les petites retraites
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, n'a pas fermé la porte à cette proposition. "Il faut qu'on mette tous les sujets sur la table", et "les délais de carence, pourquoi pas", a-t-elle indiqué ce mercredi 16 octobre.
Concernant le relèvement du ticket modérateur sur les consultations de médecins et sages-femmes, le député estime que cette mesure "n'a rien d'un gain d'argent". "Elle est défavorable au pouvoir d'achat de nos compatriotes, soit qu'ils assument un reste à charge, soit que leurs tarifs d'assurances, de mutuelles ou de prévoyance sont alourdis, a insisté Yannick Neuder. Je pense aussi à nos retraités, aux petites pensions, qui subiront une double peine [avec] le report de la revalorisation de leurs pensions [aussi avancé par le Gouvernement, NDLR] et ce, doublé d'un reste à charge plus élevé avec les transferts de l'Assurance maladie vers la complémentaire. Il y aura un équilibre à trouver."
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