Une simple amende pour avoir agressé une infirmière : "C'est une prime à la récidive", dénoncent les soignants libéraux
Le Collectif du 12 mars et 19 organisations médicales et paramédicales de soignants libéraux appellent à une justice "à la hauteur des faits" après la violente agression d'une infirmière fin juillet en Meurthe-et-Moselle. L'auteur n'a été condamné qu'à une simple amende.
"Ce jugement est un signal désastreux : une prime à la récidive qui banalise la violence envers les soignants", dénoncent le Collectif du 12 mars et 19 autres organisations médicales et paramédicales dans un communiqué de presse diffusé ce mercredi 6 août. La raison de leur colère ? La peine jugée dérisoire infligée à un homme ayant agressé une infirmière libérale en pleine tournée fin juillet à Tomblaine, en Meurthe-et-Moselle.
Lundi 28 juillet, alors qu'elle vient de quitter son dernier patient et s'apprête à rentrer chez elle, une infirmière libérale de 36 ans est agressée par un individu. L'homme, âgé de 28 ans, lui réclame d'abord de l'argent avant de la frapper au visage. L'infirmière, qui a reçu 4 jours d'ITT, connaît son agresseur. En mai, elle avait déjà porté plainte contre lui pour des menaces de mort, rappelle L'Est républicain. L'homme était alors alcoolisé. Depuis, l'IDEL allait travailler avec "la boule au ventre", souligne son avocat.
Jugé mercredi 30 juillet, l'agresseur de cette dernière a été condamné à une simple amende contraventionnelle de 900 euros et à 1000 euros de dommages et intérêts. Le procureur de la République avait pourtant requis 18 mois de prison, dont un an ferme, avec mandat de dépôt. L'avocat de l'homme de 28 ans a soutenu que son client ne savait pas que la victime était infirmière. "Aucun élément du dossier ne vient le démontrer. Et elle n'était pas dans la rue en blouse blanche… Dans ce cas, la circonstance aggravante sur personnel de santé ne peut être retenue."
"Un Etat dont la justice est incapable de protéger ses soignants est un Etat qui perd ses repères, victime d'une inversion des valeurs", estiment dans leur communiqué les représentants de la communauté médicale et paramédicale, fustigeant la décision des juges. Et le Dr Saïd Ouchou, généraliste et fondateur du Collectif du 12 mars, de s'interroger sur le réseau social LinkedIn : "Pourquoi rien ne change après la loi Pradal ?"
Les signataires de ce communiqué – parmi lesquels nous retrouvons les 6 syndicats représentatifs des médecins libéraux, Médecins pour demain et plusieurs syndicats infirmiers – réclament une "diffusion nationale et immédiate" de la loi Pradal visant à renforcer la sécurité des soignants "auprès de toutes les juridictions", ainsi que l'application "systématique" de peines "fermes et exemplaires" pour toute agression physique contre un soignant "sur ses horaires de travail et/ou si l'agression est liée à son statut de soignant".
Ils appellent par ailleurs à reconnaître officiellement "la dangerosité croissante du métier de soignant libéral", et à mettre en place des "mesures de protection renforcées". Enfin, ils demandent que les IDEL puissent faire valoir leur droit au retrait.
[avec L'Est républicain]
La sélection de la rédaction
Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?
Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus