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Certificats de décès rédigés par des infirmières : l'expérimentation a permis une "nette" réduction des délais d'attente

Pendant près de deux ans, une expérimentation a permis aux infirmières diplômées d'Etat (IDE) de réaliser des certificats de décès. Désormais pérennisée, cette expérimentation s'est montrée "concluante", estime la direction générale de la santé (DGS), dans un rapport dévoilé par APMnews.

17/09/2025 Par Chloé Subileau
Infirmières
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De décembre 2023 à avril 2025, des infirmières diplômées d'Etat (IDE) ont été autorisées à réaliser les certificats de décès. Cette expérimentation, qui a depuis été pérennisée par l'article 56 de la LFSS pour 2025, devait permettre de pallier le manque de médecins et ainsi réduire les délais d'attente avant l'établissement du certificat. Initialement, seules six régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Ile-de-France, Haut-de-France, La Réunion et Occitanie) étaient concernées par cette expérimentation, qui a finalement été étendue à toute la France.

Selon un rapport de la direction générale de la santé (DGS) au Parlement, que l'agence APMnews s'est procurée, 10 736 IDE étaient volontaires et formées à la fin de l'expérimentation pour établir des certificats de décès. Car, pour pouvoir établir ces certificats  - sur des personnes majeures uniquement à domicile, en Ehpad ou en HAD -, les IDE devaient être volontaires, diplômées depuis plus de trois ans, inscrites à l'Ordre et avoir suivi et validé une formation spécifique.

En moyenne, 60% de ces IDE inscrites pour cette expérimentation étaient libérales et 40% salariées, "avec une prépondérance (70%) pour les IDE salarié[e] des Ehpad", note le rapport. Le taux d'engagement des IDE représente environ 7% des effectifs des IDE exerçant sur le périmètre de l'expérimentation, "ce qui est un taux très satisfaisant", selon la DGS.

Au total, 15 901 certificats de décès ont été déclarés au cours de l'expérimentation, avec une moyenne plus élevée pour les ARS dans les six premières régions désignées. En moyenne, trois quart des certificats ont été établis par des IDE libérales, sauf dans les départements et collectivités d'outre-mer.

Le rapport relève surtout "une nette diminution" des délais d'intervention pour l'établissement d'un certificat de décès selon les différents acteurs interrogés : une diminution de 71% constatée par les services de secours, 57% par les Ehpad et 45% par les officiers de police judiciaire.

Une expérimentation "concluante"

Le document se penche aussi sur l'impact du recours aux infirmières sur la rédaction des certificats de décès. S'appuyant sur une analyse de l'unité CépiDc de l'Inserm, "il ressort que le taux de codification automatique des certificats de décès remplis par les IDE est 12 points plus bas que celui des certificats de décès remplis par un médecin dans une situation comparable de certification", rapporte la DGS, qui appelle donc à surveiller "avec attention" cet écart. "Car un taux de codification moins élevé est susceptible de conduire à une statistique de qualité moindre", est-il précisé.

Pour la DGS, "l'expérimentation s'est [toutefois] montrée concluante tant en termes de mobilisation élevée des IDE à la formation et à l'élaboration des certificats de décès, que de réduction des délais de réalisation de ces certificats, au bénéfice des familles et entourage des personnes décédées". "La légère baisse de la qualité des données observées devrait faire l'objet d'attention et de suivi pour valider le renforcement de la formation, et devra également s'améliorer aussi par la pratique et l'expérience", conclut le rapport.

[avec APM News]

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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 3 mois
Je croyais que les médecins défendaient leurs prérogatives ! Le rapport pointe bien ce que nous disions, à savoir la baisse de pertinence. Un diagnostic, ça ne s'invente pas, ça se construit sur un raisonnement appris en 10 ans d'études. Mais les délais d'attente ont raccourci... C'est magnifique. Mais si les médecins étaient rémunérés entre 8h et 20h, comme le sont les infirmiers (à hauteur de 42€), sans doute se feraient ils moins prier? C'est quand même fabuleux de créer ce hiatus, tout en accusant au passage les médecins de faillir à leur devoir. Mais puisque on nivelle par le bas, tout va bien...
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9 points
Médecine générale
il y a 3 mois
En 45 ans d'exercice de la médecine générale je n'ai jamais fait payer un certificat de décès. Comment font mes confrères ? Avec une feuille de maladie ? Pour un mort ? La mort est-elle une maladie ? Et la Sécu rembourse-t-elle une consultation à domicile pour un mort ? Le mort était-il encore vivant quelques secondes avant l'arrivée du médecin, donc encore légalement un malade ? Et le transport d'un mort en ambulance remboursée, est-ce légal ou réservé aux pompes funèbres ? Que fait la Sécu, que fait le Conseil de l'Ordre, que fait le ministère de la Santé ?
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 3 mois
A bah alors, si ce qui compte, c'est le délai, rien de surprenant. C'est vrai que constater un décès est une urgence vitale.... quel monde à l'envers...tristesse. Le diagnostic, la réalité des informations et la qualité de remplissage , on s'en moque. Puisque ca ne change rien à l'état du patient. Je travaille avec une IDE d'une MDR pour les certif de décès: franchement, elle met n'importe quoi sémantiquement parlant: confusion entre sémiologie, étiologie et même ressenti..... Et y 'a pas de solution pour une amélioration malgré le temps et "l'expérience". Et en fait, c'est normal. Mais félicitons -nous de cette nouvelle médiocrité qui arrange tout le monde, y compris moi. Valorisons la , vantons la, comme on a pris l'habitude de le faire depuis qq années. Et croyons bien sur les syndicats.
 
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