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Le directeur de la Cnam appelle les médecins à relever "le challenge" de la solidarité territoriale : "C'est pas si compliqué que ça"

Face aux adhérents de la CSMF, vendredi, Thomas Fatôme a appelé chaque médecin à faire un "petit effort" et à montrer que la profession est capable d'apporter une réponse à la problématique des déserts médicaux. 

03/10/2025 Par Aveline Marques
Déserts médicaux Assurance maladie / Mutuelles
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Un pape appelant à la croisade. Ce vendredi 3 octobre, sur la scène du Centre des congrès d'Avignon – situé au sein même du Palais des papes – le directeur général de la Cnam avait des airs d'Urbain II. Thomas Fatôme a appelé les médecins libéraux, réunis pour les 31e Universités de la CSMF, à "répondre" au dispositif de solidarité territoriale et à aller exercer "une demi-journée, une journée", dans les "zones rouges". 

"Ce dispositif de consultations solidaires, bien sûr qu'il ne va pas permettre le suivi d'un patient chronique parce qu'il est ponctuel… Mais bon, c'est pragmatique, c'est opérationnel, c'est pas si compliqué que ça", a lancé le patron de la caisse nationale, provoquant les rires (jaunes) de la salle. "Mesurez bien que vous êtes attendus", a prévenu Thomas Fatôme. "Si chacun fait un petit effort, on peut apporter dans ces 151 territoires une réponse qui n'existe pas aujourd'hui." 

"Si ces réponses opérationnelles ne fonctionnent pas, vous voyez très bien que ça alimente d'autres idées, a mis en garde Thomas Fatôme. Il y a ce challenge à relever pour montrer que oui, on est au rendez-vous. Oui, ça vous embête un peu, ça prend sur un emploi du temps qui est déjà hyper surchargé…Mais je pense que c'est une réponse que la profession gagnerait à attraper vite et bien."

"On ne peut pas faire peser cet effort tout le temps sur les mêmes"

"Chaque jour qui passe est un jour qui nous rapproche de la proposition de loi Garot, il nous appartient de nous organiser, a concédé le Dr Franck Devulder, président de la CSMF. Mais on ne peut pas faire peser cet effort tout le temps sur les mêmes." Plutôt que de cibler les "médecins généralistes qui exercent la médecine traitante, la médecine de famille et qui ne représentent que 4 généralistes sur 10", interroge le syndicaliste, pourquoi ne pas "embarquer les autres, les 6 sur 10 qui font autre chose, qui sont salariés d'un hôpital, d'une clinique… ?" "Qui a dit qu'ils seraient exclus du dispositif ?", a coupé le directeur de la Cnam. "Les médecins salariés des centres de santé, les médecins hospitaliers, les médecins remplaçants, les médecins retraités… Tous ces médecins sont complètement aptes - et on les prendra bien volontiers- à participer. On est même en train de créer une procédure ad hoc, avec une CPS ad hoc, pour permettre qu'entre remplaçant et remplacé, vous n'ayez pas de problème pour vous authentifier, pour que les médecins retraités puissent aussi…"

"On a besoin de tout le monde, a insisté Thomas Fatôme. Il est hors de question de faire reposer cette charge sur le dos des 30 000, 40 000 généralistes [traitants]. D'ailleurs, moi je pensais qu'il fallait inclure les spécialistes d'emblée, a-t-il remarqué. Il y a un certain nombre de spécialistes pour lesquels ce n'est pas normal qu'on ne leur demande pas aussi d'y aller", a lancé le représentant de l'Assurance maladie, citant les gynécologues, les pédiatres et les cardiologues. Cela pose toutefois certaines difficultés matérielles et l'accès aux soins spécialisés est nécessairement "plus ponctuel", a-t-il souligné. 

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Claire FAUCHERY

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Médecine générale
il y a 2 mois
Nous l'avons fait en majorant notre charge de travail dans une cité où il y avait un manque de médecins avec le concours de notre CPTS ( je suis le président) Notre concours n'était que temporaire bien entendu Malheureusement en période préélectorale le maire n'a pas cessé de nous menacer, d'envoyer des lettres à l'ordre.. En fait il avait payé grassement des chasseurs de têtes pour trouver des médecins Plutôt que de composer avec les professionnels de terrain il a préféré dépenser l'argent public et son orgueil avait pris le dessus Ses efforts financiers après plus de 6 mois avec une offre de soins limitée ont été récompensés grâce aux deniers publics Ne serait-il pas nécessaire avant de donner la parole les politiques et les énarques que les professionnels de santé soient pris en compte au cours de réunions ?
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 mois
Quel beau panorama nous offre Egora en cette fin de semaine. Il nous reste tant de temps libre entre la fermeture du cabinet et son ouverture, tant de minutes dont nous privons égoïstement la communauté, tant de week ends pleins d'insolente oisiveté. Relevons les manches, sortons de notre zone de confort, acceptons la prise de risque physique et juridique d'une pratique hors les murs. Il y a également tant de soins à ne pas donner, car le soin coûte cher. Un homme ça s'empêche, comme disait Albert Camus (comment ça, hors sujet ?) Nous devons aussi accepter qu'il ne faut pas acheter la fidélité d'une patientèle à coups d'arrêts de travail et d'examens inutiles. Halte au racolage (dans un monde où quelques centimètres carrés de trop sur votre plaque peuvent vous valoir un rappel à l'Ordre, ce dont ne s'encombrent pas les quatre-humeurs-thérapeutes qui attirent dans leurs toiles les personnes en souffrance, et où des gens vous demandent de les mettre sur une liste d'attente et de les rappeler dès que l'un de vos patients décède). Nous devons porter avec humilité la croix de ce que la communauté, dans sa grande générosité, nous a offert, depuis l'arrêt maternité de nos mères jusqu'à la possibilité offerte de nous chauffer pendant nos journées de vocation (comment ? vous voudriez appeler ça un travail ??? et le Serment d'Hippocrate ???). Au milieu de tout cela, on veut tout faire pour recruter les quelques médecins retraités encore en état que l'on n'aurait pas dégoûtés du métier, en leur faisant miroiter des exonérations... Nul doute que quand les médecins seront de nouveau assez nombreux (en 2067), un organisme de défense des consommateurs ou l'autre trouvera honteux que l'on offre des cadeaux à des gens qui devraient juste se satisfaire du bonheur de pouvoir encore travailler à leur âge.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 mois
"c'est pas si compliqué que ça" "Mesurez bien que vous êtes attendus" "Si ces réponses opérationnelles ne fonctionnent pas, vous voyez très bien que ça alimente d'autres idées" "Mais je pense que c'est une réponse que la profession gagnerait à attraper vite et bien." Chaque mot de son discours est une menace même pas voilée, et témoigne du mépris qu’il porte à ses interlocuteurs! Si on n’a pas compris, je ne sais pas ce qu’il nous faudra encore entendre!!! Remarquez bien, il aurait tort de se gêner devant nos réponses: "Chaque jour qui passe est un jour qui nous rapproche de la proposition de loi Garot, il nous appartient de nous organiser" Et pourquoi pas lui suggérer d’appliquer la loi Garot tout de suite? Par lâcheté, Il ne nous arrive que ce que nous méritons. De Fatôme ou Devulder, je me demande lequel est le plus désespérant!
 
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