Le directeur de la Cnam appelle les médecins à relever "le challenge" de la solidarité territoriale : "C'est pas si compliqué que ça"
Face aux adhérents de la CSMF, vendredi, Thomas Fatôme a appelé chaque médecin à faire un "petit effort" et à montrer que la profession est capable d'apporter une réponse à la problématique des déserts médicaux.
Un pape appelant à la croisade. Ce vendredi 3 octobre, sur la scène du Centre des congrès d'Avignon – situé au sein même du Palais des papes – le directeur général de la Cnam avait des airs d'Urbain II. Thomas Fatôme a appelé les médecins libéraux, réunis pour les 31e Universités de la CSMF, à "répondre" au dispositif de solidarité territoriale et à aller exercer "une demi-journée, une journée", dans les "zones rouges".
"Ce dispositif de consultations solidaires, bien sûr qu'il ne va pas permettre le suivi d'un patient chronique parce qu'il est ponctuel… Mais bon, c'est pragmatique, c'est opérationnel, c'est pas si compliqué que ça", a lancé le patron de la caisse nationale, provoquant les rires (jaunes) de la salle. "Mesurez bien que vous êtes attendus", a prévenu Thomas Fatôme. "Si chacun fait un petit effort, on peut apporter dans ces 151 territoires une réponse qui n'existe pas aujourd'hui."
"Si ces réponses opérationnelles ne fonctionnent pas, vous voyez très bien que ça alimente d'autres idées, a mis en garde Thomas Fatôme. Il y a ce challenge à relever pour montrer que oui, on est au rendez-vous. Oui, ça vous embête un peu, ça prend sur un emploi du temps qui est déjà hyper surchargé…Mais je pense que c'est une réponse que la profession gagnerait à attraper vite et bien."
"On ne peut pas faire peser cet effort tout le temps sur les mêmes"
"Chaque jour qui passe est un jour qui nous rapproche de la proposition de loi Garot, il nous appartient de nous organiser, a concédé le Dr Franck Devulder, président de la CSMF. Mais on ne peut pas faire peser cet effort tout le temps sur les mêmes." Plutôt que de cibler les "médecins généralistes qui exercent la médecine traitante, la médecine de famille et qui ne représentent que 4 généralistes sur 10", interroge le syndicaliste, pourquoi ne pas "embarquer les autres, les 6 sur 10 qui font autre chose, qui sont salariés d'un hôpital, d'une clinique… ?" "Qui a dit qu'ils seraient exclus du dispositif ?", a coupé le directeur de la Cnam. "Les médecins salariés des centres de santé, les médecins hospitaliers, les médecins remplaçants, les médecins retraités… Tous ces médecins sont complètement aptes - et on les prendra bien volontiers- à participer. On est même en train de créer une procédure ad hoc, avec une CPS ad hoc, pour permettre qu'entre remplaçant et remplacé, vous n'ayez pas de problème pour vous authentifier, pour que les médecins retraités puissent aussi…"
"On a besoin de tout le monde, a insisté Thomas Fatôme. Il est hors de question de faire reposer cette charge sur le dos des 30 000, 40 000 généralistes [traitants]. D'ailleurs, moi je pensais qu'il fallait inclure les spécialistes d'emblée, a-t-il remarqué. Il y a un certain nombre de spécialistes pour lesquels ce n'est pas normal qu'on ne leur demande pas aussi d'y aller", a lancé le représentant de l'Assurance maladie, citant les gynécologues, les pédiatres et les cardiologues. Cela pose toutefois certaines difficultés matérielles et l'accès aux soins spécialisés est nécessairement "plus ponctuel", a-t-il souligné.
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