
Des généralistes français payés comme leurs confrères luxembourgeois pour soigner les transfrontaliers : la proposition d'une sénatrice
Dans cet espace transfrontalier, la population augmente, mais l’offre de soins se raréfie. La sénatrice française Véronique Guillotin (Meurthe-et-Moselle), propose des solutions pour renforcer la coordination des pays pour remédier à la situation.

Comment donner envie aux jeunes médecins d’exercer dans "la Grande Région", qui regroupe les Länder de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat en Allemagne ; la Région Grand Est en France ; la Région wallonne, les communautés française et allemande en Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg ? C’est la question que pose Virgule, un média luxembourgeois.
Une question cruciale, car souligne le site d’informations, la population de cet espace transfrontalier - de près de 12 millions d’habitants - "ne fait qu’augmenter". L’une des raisons étant "l’attractivité du Grand-Duché et ses hauts salaires". Or en matière de santé, la Grande Région manque de médecins - toutes spécialités confondues -, de personnel infirmier. Et "cela fait plus de vingt ans que la sonnette d’alarme est tirée", rappelle-t-il. Le Luxembourg compte, par exemple, 12 à 14 installations de généralistes chaque année, contre 16 départs à la retraite.
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Oui
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Face à cette situation, le média souligne les positions de Véronique Guillotin, sénatrice française de Meurthe-et-Moselle (Parti radical), qui estime que la réponse aux problèmes d’accès aux soins résultant d’une pénurie de professionnels de santé est une problématique européenne. Pour la médecin de formation, l’interdépendance devrait permettre des arrangements, comme ce fut le cas pendant la pandémie.
Dans les colonnes de Virgule, la sénatrice française tord le cou à la régulation de l’installation des médecins, le manque de médecins concernant "l’ensemble" du territoire français, et considère que "ce qu’il faut ce sont des arguments pour attirer les jeunes médecins", et cela nécessite des moyens. Le média luxembourgeois met en avant ce qui a été porté par la politique.
Des généralistes français payés comme des médecins luxembourgeois ?
Tout d’abord, un amendement - adopté en début d’année -, visant à appliquer aux hôpitaux français souffrant de la concurrence transfrontalière un "coefficient géographique". Ce coefficient est un taux multiplicateur que la Sécurité sociale utilise pour payer les actes de soins. Il permet "d’augmenter mécaniquement les recettes des hôpitaux concernés, pour compenser des dépenses trop importantes ou un déficit lié à une situation particulière". "L’amendement a été adopté, mais cela prendra du temps. Les autorités compétentes travaillent actuellement à en définir les contours", explique Véronique Guillotin.
Mais la sénatrice française a une autre idée : "Il pourrait être intéressant d’avoir un accord avec la Caisse nationale de santé [gestionnaire des assurances maladies-maternité et dépendance au Luxembourg], afin que des médecins généralistes du Grand Est qui ont des patients travailleurs transfrontaliers puissent être payés au même tarif prévu par la nomenclature luxembourgeoise. Et les patients seraient donc directement remboursés par la CNS". Pour ne pas trop créer d’inégalités entre médecins, précise la sénatrice, cette mesure, si elle voyait le jour, ne concernerait "qu’entre 25 et 30% de la patientèle d’un praticien", et elle ne s’appliquerait qu’aux primo-arrivants ou médecins fraîchement établis.
[avec Virgule.lu]
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