Covid long et troubles menstruels : un impact bidirectionnel
Une équipe de chercheurs franco-britanniques démontre, pour la première fois, l’association bidirectionnelle qui existe entre Covid long et perturbation du cycle ovarien.
Les données de cette vaste étude montrent, en effet, que les femmes présentant des symptômes persistants de Covid (Covid long) sont plus susceptibles de présenter des troubles du cycle menstruel à type de saignements anormaux. En parallèle, l’étude souligne que les symptômes de la maladie sont influencés par le cycle.
Ces données sont importantes car le Covid long est fréquent, affectant 3 à 7 % de la population mondiale, mais avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes.
Pour arriver à leurs conclusions, les auteurs ont combiné trois approches. Tout d’abord une enquête menée auprès de 12 187 femmes britanniques, dont 1 048 ayant un Covid long, 9 423 n’ayant jamais été infectées, et 1 716 rétablies d’un Covid aigu. Les scientifiques ont aussi suivi 54 femmes atteintes du Covid long pendant trois mois. Enfin, des analyses d'échantillons sanguins et endométriaux ont aussi été réalisées pour tenter de mieux comprendre les mécanismes sous-tendant cette association.
A travers leur enquête, les auteurs ont tout d’abord montré que la présence d’un Covid long chez une femme était ainsi associée à des règles plus abondantes, plus longues et des saignements entre les cycles, que les femmes n’ayant pas de symptômes persistants ou ayant présenté un Covid aigu uniquement.
A l’inverse, durant les périodes pré-menstruelle et proliférative du cycle, les symptômes de la maladie étaient plus intenses. En particulier, il y avait une augmentation de la fatigue, des maux de tête et des douleurs musculaires.
Pour en savoir plus sur les raisons de ce phénomène, les auteurs ont analysé les endomètres de certaines patientes. Ils ont alors découvert que les femmes concernées présentaient des amas de cellules immunitaires dans leur endomètre. En outre, il existait une augmentation des cytokines sériques. Pour les auteurs, cette réaction inflammatoire pourrait expliquer les associations constatées.
Sur le plan hormonal, il y avait une augmentation du taux de 5α-dihydrotestostérone sérique et une diminution des récepteurs aux androgènes endométriaux chez les femmes atteintes de Covid long par rapport aux femmes sans Covid. Cependant, aucune anomalie n’a été retrouvée concernant les hormones ovariennes.
"Des différences d'inflammation périphérique et endométriale pourraient contribuer aux saignements utérins anormaux et à la gravité des symptômes de Covid long", concluent les auteurs, qui espèrent que ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les femmes atteintes de Covid long.
Références :
D’après un communiqué du CNRS (17 septembre) ; et Maybin JA, et al. Nature communications, le 16 septembre 2025.
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