65 médecins des Pyrénées-Atlantiques menacent de se déconventionner collectivement

26/02/2024 Par Aveline Marques
Pour peser dans les négociations conventionnelles, ces médecins, membres du Comeli 64, mettent leur conventionnement dans la balance. 

 

L'annonce sera officialisée le 12 mars, lors d'un rassemblement devant la Caisse primaire d'Assurance maladie (CPAM), à Pau. 65 médecins des Pyrénées-Atlantiques, membres du Comeli du département, menacent de se déconventionner collectivement au 2 janvier 2025 si la Cnam ne répond pas à leurs attentes. Une action visant à peser sur les négociations conventionnelles en cours, en particulier sur la revalorisation du tarif des actes et consultations. "Ç​a fait plus d'un an qu'on crie à la souffrance de notre profession, au manque d'attractivité de l'exercice et que rien n'est fait", pointe le Dr Vonick Corvest, porte-parole du collectif joint par Egora.

Jugeant que le directeur de la Cnam et le Gouvernement ne prennent pas assez au sérieux les quelques 4 700 promesses de déconventionnement collectées à ce jour par l'UFML, ces médecins des Pyrénées-Atlantiques veulent rendre la menace plus concrète. "Le 12 mars, à midi, nous avons décidé de nous rendre à la CPAM à Pau pour déposer une demande d'informations par rapport au déconventionnement, explique Vonick Corvest. Ce geste-là vise à montrer que localement, nous sommes 65 prêts à nous déconventionner en janvier 2025. On met une date butoir qui laisse le temps aux négociations." 

L'action vise également à communiquer auprès des patients sur les conséquences d'un déconventionnement sur leur remboursement. "On veut que ce soit dit, acté par la Sécurité sociale", insiste le généraliste de Bizanos.

S'ils sautent le pas du déconventionnement, certains praticiens envisagent de facturer jusqu'à 50 euros leur consultation. "Les dépassements seront adaptés au cas par cas, ne concerneront ni les maladies longue durée, ni la couverture maladie universelle", précise Vonick Corvest.

 

7 débatteurs en ligne7 en ligne
Photo de profil de PETIT BOBO
2,6 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 2 ans
Menaces... ou intentions... ou promesses de déconventionnement. Combien viennent de généralistes en pleine activité de soins classiques ? Sur Egora, ces velléités de menaces de déconventionnement viennent souvent de spécialistes ORL Ophtalmo Chirurgiens etc dont les tarifs n'ont rien à voir avec les 26,5€, ou de généralistes qui perçoivent déjà une retraite (militaire ou autre) mais veulent un peu continuer (mais pas au tarif sécu), ou de médecins qui cherchent depuis longtemps à sauter le pas et à s'orienter vers des exercices alternatifs (avouables j'espère...). Ce que je comprends ! Il faut négocier et se battre avec professionnalisme et réalisme, et pas juste en gueulant, seuls au milieu d'une population qui ne nous soutiendra plus
Photo de profil de Georges FICHET
6,3 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Solidaire avec eux. Déjà signé ma menace de déconventionnement lors des Assises du Déconventionnement il y a un an. Et je fais partie des vilains médecin qui demandent un DE systématique ayant commencé à revalorisé ma consultation il y a plus de 10 ans avec un DE systématique pour en arriver à 50 euros le 1er décembre 2022. La sécu ne m'a jamais rien dit. Je pense que c'est parce qu'ayant toujours refusé le tiers payant et n'ayant jamais télétransmis mes feuilles de soin, je suis resté en dehors des circuits informatiques de la Sécu. Au pire, qu'est-ce que je risque ? Le déconventionnement ? Ah bon ? Faites comme moi : pas de tiers payant, règlement cash des consultations et feuilles de soin papier. Le bonheur ! Comme il y a 20 ans... Et on ne vous réclamera plus d'indus !
Photo de profil de Laurent LALOUM
133 points
Incontournable
Ophtalmologie
il y a 2 ans
Faire du chantage au déconventionnement, ce ne serait pas bien. Mais il n'y a aucun chantage de la part des médecins. Juste un souci humaniste qui les conduit à une mise en garde auprès d'un assureur, la CPAM et l'Etat. Cette mise en garde dit "Vous avez créé une catastrophe : une pénurie de médecins dramatique. Vous avez un problème. Il est urgent de le résoudre, car en dégradant à ce point la situation des médecins conventionnés, vous éloignez de l'installation 15000 diplômés qui pourraient s'installer, et vous dégoûtez du conventionnement les médecins en activité qui subissent votre harcèlement moral." Notre travail de médecin, c'est soigner et nous devons nous faire honorer sans tenir compte des remboursements des patients. Le remboursement, c'est le rôle de l'assureur, pas celui des médecins. A ceux qui répètent que la Sécurité sociale solvabilise les patients et finance ainsi indirectement les médecins, je conseille de regarder si les chirurgiens esthétiques sont les plus pauvres, si les dermatologues qui se tournent vers l'esthétique non prise en charge voient leurs revenus diminuer ). Je leur demande aussi d'arrêter leurs stupidités.
 
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