Boom des promesses de déconventionnement depuis les annonces de la Cnam et la nomination de Valletoux

12/02/2024 Par Sandy Bonin

Les médecins sont déçus. Après les propositions tarifaires au calendrier incertain de l'Assurance maladie et la nomination de Frédéric Valletoux en tant que ministre délégué à la Santé, près de 500 praticiens ont signé une lettre d'intention de déconventionnement.

"Jeudi après les annonces tarifaires de l'Assurance maladie, nous avons enregistrés en moyenne 20 lettres d'intention de déconventionnement par heure. Nous recevons encore en moyenne entre 10 et 20 lettres par heure, sauf la nuit où c'est plus calme", calcule le Dr Jérôme Marty, président du syndicat UFML à l'origine du site deconventionnement.fr.

Si le site enregistrait 3 376 lettres d'intention jeudi 8 février, il vient de passer les 3 900 ce lundi. "A ce rythme, nous allons dépasser les 4 000 ce soir ou demain matin", anticipe le Dr Marty.

Déçus par des revalorisations tarifaires sous conditions et au calendrier incertain, les médecins ont reçu le coup de grâce jeudi avec la nomination de Frédéric Valletoux en tant que ministre délégué à la Santé. Dans un communiqué, publié jeudi 8 février, le Syndicat des médecins libéraux (SML) assure voir dans cette nomination "un cauchemar" et "une gifle lancée aux médecins". La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) parle, elle, de "déclaration de guerre" envers la médecine libérale. Le collectif Médecins pour demain estime que cette nomination est un "affront de plus à la médecine libérale".

"Déclaration de guerre", "cauchemar"… Les médecins libéraux remontés après la nomination de Frédéric Valletoux

"Nous n'avons pas d'autres choix que d'appeler nos confrères à sortir collectivement du système conventionnel tant que l'Etat ne souhaitera pas le financer", appelle le collectif. Il invite l'ensemble des médecins libéraux français à déposer leur lettre d'intention de déconventionnement sur le site dédié – créé par l'UFML – "ou à s'organiser dès à présent par bassin de vie pour initier des déconventionnements collectifs locaux coordonnés".

Figure emblématique de Médecins pour demain, l'ex-présidente du collectif a indiqué dans une vidéo publiée sur Instagram avoir signé elle-même sa propre lettre d'intention de déconventionnement.

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Sandy Bonin

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M A G

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Débatteur Passionné

Médecins (CNOM)

il y a 2 ans

L'Assurance Maladie est un monopole basé sur la coercition. Donc , aucun état d'âme à la voir s'écrouler. Et puis, de toute façon, la question n'est pas si le système va s'écrouler, mais quand. Je ne parle même pas de la malédiction de l'argent volé, mais simplement de mathématique, de démographie. Il y a une guerre psychologique au fil des discussions sur ce forum : les médecins n'auront jamais le courage, et puis c'est immoral, et que si on se déconventionne on fait le jeux de je ne sais pas qui etc etc Mais , sans des exécutants obéissants, timorés et culpabilisés, le système ne peut pas tenir. Il faut, bien sûr, se blinder à l'avance contre les tentatives de culpabilisation de toute part (Hippocrate etc etc). Mais, objectivement parlant, qu'est-ce qui risque un médecin qui se déconventionne?

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Michel Rivoal

10,7 k points

Débatteur Passionné

Anesthésie-réanimation

il y a 2 ans

Mouais! Vous avez, pour la plupart, un état d’esprit entrepreneurial libéral qui pourrait se comprendre hors la santé même si c’est aussi le cas des fonds d’investissements, encore qu’ils se gardent bien de sortir complètement de la notion de service au public. C’est assez cocasse de vous voir en « opposition » aux politiques de santé alors que vous devancez leurs projets de privatisation à outrance de « l’hôpital entreprise », au remplacement de la sécu par les mutuelles privées… Bref un modèle états-unien après lequel les gouvernements successifs courent depuis des lustres au détriment du modèle issu des ordonnances de 1945. À croire que vous n’auriez personne en ALD et que vous ne soigneriez que des CSP+ et autres notables des « beaux quartiers ». Soit c’est une posture, soit je ne vois ici qu’une extrême minorité qui se défoule sur ce forum. Tout ça pour la nomination d’un ministre que vous avez dans le nez, tout au moins un peu plus que les précédents, alors que la vérité est que la médecine dérive depuis au moins 30 à 40 ans, poussée par des lobbies dont nombre d'entre eux sont issus de vos, nos propres rangs. Peut être qu’un sursaut de lucidité vous fera réfléchir (!) à faire attention à qui vous confiez vos bulletins de vote, à ce que les syndicats proposent et soient représentatifs (oui, encore des élections!). Profession médecin! Eh oui! j’ai toujours pensé que ce n’était pas un métier comme les autres: on a la charge de la santé (et souvent l’avenir et/ou la vie) de la population, de toute la population, et pas seulement de celle qui n’aurait pas besoin de vendre sa maison ou de s’endetter pour se soigner.

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Jacques BRIAND

2,7 k points

Débatteur Passionné

Médecine générale

il y a 2 ans

Bien sûr, certains médecins ne pourrons pas se déconventionner,car ils ont bcp de patients en CMU et peu de patients au-dessus du SMIC. Mais, un nombre non négligeable de médecins auront parfaitement les moyens de se déconventionner. Beaucoup de patients arrivent à trouver l'argent pour réparer la voiture, pour faire le plein d'essence, pour partir en vacance, pour payer les spécialistes en secteur 2 avec un consultation à près de 90 euros, à payer l'ostéopathe, à payer le tabac ou l'alcool ou les joints, etc, etc Lors de la grève des médecins en 2001-2002, nous avions arrêté toute activité après 19h-19h30. Presque tout le monde avait joué le jeu, si bien que nous avions eu la chance de pouvoir enfin rentrer bcp plus tôt à la maison et de voir nos enfants. A la fin de la grève, nous n'avons pas repris nos anciens horaires de travail du soir : notamment, nous avons presque tous supprimé les visites à domicile le soir et essayé de fermer le cabinet entre 19h et 20h. (bien sûr, la pénurie de médecins nous a obligé par la suite à finir plus tard...mais c'est une autre histoire. Les médecins qui se déconventionneront, ne verront peut-être pas une grande différence entre leurs anciens et leurs futurs revenus, mais, ils disposeront de plus de temps libre et ils auront la satisfaction de faire du travail de grande qualité. Bref, fini les burnouts, fini le stress constant, fini les abus des patients, finis la charge et les emmerdements administratifs !

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