Dépression : la piste inflammatoire explorée
En savoir plus sur le potentiel des anti-inflammatoires dans le traitement de la dépression ? C'est l'objectif d'un travail mené par plusieurs chercheurs internationaux.
Des chercheurs internationaux s’associent pour en savoir plus sur le potentiel des anti-inflammatoires dans le traitement de la dépression. L’inflammation est, en effet, désormais reconnue comme un facteur clé dans la prise en charge de certaines formes de dépression. Et des données préliminaires ont permis d’identifier un sous-groupe particulier de patients dépressifs qui présentent une inflammation biologique (mesurée sur une CRP supérieure à 3 mg/L, ou des cytokines, comme l’interleukine-6 (IL-6) ou le Tumor Necrosis Factor (TNF)).
Les symptômes de la dépression sont particulièrement marqués chez ces patients (asthénie marquée, manque d’énergie, perte de motivation, troubles du sommeil et de l’appétit, ralentissement psychomoteur). Sur le plan thérapeutique, ils présentent une réponse limitée aux antidépresseurs classiques. Mais des études ont suggéré que des traitements anti-inflammatoires comme la minocycline ou l’infliximab, pourraient avoir un intérêt, notamment pour les symptômes d’anhédonie.
Faire entrer la psychiatrie dans l’ère de la médecine personnalisée
Pour tenter d’avancer dans ce domaine, l’équipe de scientifiques - dont les Prs Carmine M. Pariante (King’s College London, responsable de l’étude) et Marion Leboyer (UPEC, Inserm, AP-HP, Fondation FondaMental, Programme français de recherche en psychiatrie de précision, coordinatrice française de l’étude) - met en place le projet Aspire (Advanced Stratification of People with Depression Based on Inflammation). Son objectif est de mieux identifier les patients susceptibles de répondre aux traitements anti-inflammatoires dans la dépression, en s’appuyant sur des biomarqueurs sanguins. En effet, "les précédents essais cliniques évaluant l’efficacité des anti-inflammatoires dans le traitement de la dépression ont donné des résultats mitigés, probablement parce que ces études ne prenaient pas en compte le niveau d’inflammation des patients", précise la fondation Fondamentale, dans un communiqué.
Le projet Aspire vise à remédier à cela. Il va tout d’abord regrouper et analyser toutes les données disponibles, et "réexaminer les marqueurs sanguins et d’imagerie cérébrale pour obtenir une vision globale, solide et statistiquement fiable des biomarqueurs liés à l’inflammation chez les personnes dépressives. Ensuite, à partir de ces données un algorithme prédictif aidé par l’intelligence artificielle sera développé, pour permettre aux médecins d’identifier plus rapidement quel anti-inflammatoire serait le plus efficace pour chaque patient.
"Notre ambition est de faire entrer la psychiatrie dans l’ère de la médecine personnalisée. Plutôt que de proposer le même traitement à tous, nous voulons trouver celui qui correspond vraiment au profil biologique de chaque patient", commente le Pr Pariante.
Références :
D’après un communiqué de FondaMentale (17 novembre) ; et Worrell, CA et al. The Lancet Psychiatry (17 octobre)
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