Antidépresseurs : prendre en compte le risque d’effets indésirables
Des chercheurs américains ont voulu en savoir plus sur les effets secondaires des antidépresseurs.
Alors que la consommation d’antidépresseurs est très importante, des chercheurs américains ont voulu en savoir plus sur les effets secondaires de ces traitements. Pour cela, ils ont mené une vaste analyse qui a porté sur 151 études comparant un antidépresseur à un placebo, ainsi que sur 17 rapports. Au total, 58 534 personnes ont été incluses et 30 antidépresseurs ont été comparés. Et plusieurs paramètres métaboliques et hémodynamiques ont été analysés, tels que le poids, le cholestérol, la glycémie, la fréquence cardiaque, la pression artérielle, l’intervalle QT corrigé (QTc), la fonction hépatique ou rénale…
L’âge moyen des participants était de 44,7 ans (62% de femmes), et la durée médiane de la prescription des antidépresseurs était de 8 semaines.
Les auteurs ont mis en évidence des différences importantes concernant le poids (+4 kg de variation entre l’agomélatine et la maprotiline), la fréquence cardiaque (+21 battements par minute de différence entre la fluvoxamine et la nortriptyline), et la PA (+11 mmHg de différence de PAS entre la nortriptyline et la doxépine).
La paroxétine, la duloxétine, la desvenlafaxine et la venlafaxine étaient associées à une augmentation du cholestérol total et, pour la duloxétine, à une hausse de la glycémie. Les enzymes hépatiques étaient augmentées par la prescription de duloxétine, desvenlafaxine et lévomilnacipran "bien que l’ampleur de ces modifications ne soit pas considérée comme cliniquement significative", précisent les auteurs de l’étude.
En revanche, les analyses n’ont pas montré de preuve d’un impact sur le QTc, le sodium, le potassium, l’urée ou la créatinine. Le design de cette méta-analyse n’a pas non plus permis de dire si ces effets physiologiques étaient transitoires ou persistaient dans le temps.
Les auteurs concluent qu’il s’agit là de "preuves solides que les antidépresseurs diffèrent considérablement dans leurs effets physiologiques, en particulier sur les paramètres cardiométaboliques". Ils préconisent de tenir compte davantage de ces différences dans les recommandations de traitement, "mais le choix de l’antidépresseur doit rester individualisé, en tenant compte de la présentation clinique ainsi que des préférences des patients, des aidants et des cliniciens ", ajoutent-ils.
Références :
D’après Pillinger, Toby et al. The Lancet (21 octobre).
La sélection de la rédaction
Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?
Fabien BRAY
Non
Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus