Régionalisation de l'internat de médecine : doyens et académiciens s'y opposent
La Conférence nationale des doyennes et doyens de médecine, l'Académie nationale de médecine et France Universités avancent, dans une position conjointe, des "modifications" à la proposition de loi relative aux formations en santé. Ce texte, adopté en octobre au Sénat, veut réformer l'accès aux études de santé.
Adoptée en première lecture au Sénat fin octobre, la proposition de loi relative aux formations en santé veut réformer le système Pass/LAS, en créant notamment une voie unique d'accès aux études de santé. Si une telle refonte est largement plébiscitée, la Conférence des doyennes et doyens de médecine, l'Académie nationale de médecine et France Université tiennent à proposer plusieurs "modifications" au texte voté par les sénateurs.
Concernant la mise en œuvre d'une première année unique, cette dernière "ne doit pas s'intégrer dans un cycle complet de trois ans d’une licence 'santé'", insistent les trois organisations, "car les débouchés en master pour ces étudiants et leurs chances d’insertion professionnelle sont très incertains." "Elle doit en revanche permettre un accès en seconde année de licence disciplinaire sur la base des enseignements hors santé choisis par les étudiants en première année", précisent les trois organisation dans une position conjointe, publiée mercredi 3 décembre.
Autre limite identifiée : le redoublement ne doit pas être autorisé "afin de préserver la 'marche en avant'" des étudiants, est-il écrit dans ce document. De plus, "cette voie unique doit poursuivre les objectifs de diversification des profils académiques des étudiants et favoriser la réussite étudiante en proposant une part d’enseignements hors santé compatible avec une poursuite d’études en licence disciplinaire aux étudiants qui n’accèderaient pas aux filières santé", plaident les doyens, l'Académie de médecine et France Universités, qui appellent à une augmentation des "moyens humains" et "financiers".
La proposition de loi, portée par la sénatrice LR Corinne Imbert, prévoit par ailleurs la création d'une première année dans chaque département. Pour les trois organisations, cette mesure "ne doit pas être obligatoire" ; elles craignent notamment que cela n'aboutisse à des formations uniquement en distanciel dans certains territoires, sans enseignements dirigés ou tutorat universitaire.
Le texte adopté au Sénat invite également à régionaliser l'internat, en fixant comme objectif d'affecter deux tiers des internes dans la région dans laquelle ils ont réalisé leur externat. Pour les doyens, l'Académie de médecine et France Universités, une telle mesure "pourrait favoriser l'installation des futurs médecins dans les territoires qu'ils connaissent". Mais, pour être efficace, elle doit "s'accompagner de mesures de territorialisation des stages de second cycle".
Pas de médecins accueillants
"Nous ne soutenons pas l’obligation d’affecter les deux tiers des effectifs d’une promotion [de carabins] dans leur région d’origine car cela irait à l’encontre d’un concours universitaire équitable de dimension nationale", indiquent ainsi les trois organisations.
Enfin, la proposition de loi créée un statut de médecin accueillant pour les docteurs juniors de médecine générale, lorsque le nombre de maîtres de stage universitaires (MSU) est insuffisant. Or, pour les doyens, l'Académie de médecine et France Universités, l’accueil de ces étudiants en stage dans des zones sous-denses "ne doit pas être confié à des médecins non formés par les facultés de médecine/santé à cet encadrement spécifique". "Les doyens proposent [en revanche] de soutenir la formation des maîtres de stage dans toutes les spécialités médicales à travers des formations certifiantes à la MSU permettant rapidement de répondre aux besoins des territoires", est-il précisé.
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