"Il n'y a plus de dialogue possible" : la FMF appelle les syndicats à quitter les négociations sur la quatrième année de médecine générale
Alors que sont discutés en ce moment même au Parlement le budget de la Sécurité sociale pour 2026 et le projet de loi de lutte contre les fraudes, la FMF-Gé annonce se retirer des concertations sur la quatrième année d'internat de médecine générale. "Quand le dialogue devient monologue, la rupture n'est plus un choix : c'est un devoir moral", écrit son président, appelant les autres syndicats à suivre le mouvement.
"Il arrive un moment où continuer à discuter revient à cautionner. Nous y sommes", écrit le Dr Frédéric Villeneuve, président de la branche des généralistes de la Fédération des médecins de France (FMF), dans un texte aux allures d'appel à la révolte, diffusé ce jeudi. Le syndicaliste y enjoint l'ensemble des "forces syndicales et universitaires" engagées dans les discussions avec le ministère sur la quatrième année d'internat de médecine générale à "refuser ce simulacre de co-construction".
"Depuis des mois, la FMF a participé de bonne foi aux échanges sur la mise en œuvre de la quatrième année du DES de médecine générale. Nous avons proposé, alerté, expliqué. Mais la négociation a cessé d'être un espace de construction : elle est devenue un théâtre d'ombres où les décisions se prennent ailleurs, avant, et malgré nous", déplore le syndicaliste, pour qui "le Gouvernement, la Cnam, le ministère et une partie du Parlement orchestrent", en ce moment même, "une remise en cause systématique de notre profession".
Budget de la Sécurité sociale pour 2026, projet de loi de lutte contre les fraudes, baisses unilatérales des tarifs des radiologues… "Partout, la même logique : contrôler, contraindre, punir. Jamais : écouter, comprendre, construire", observe le généraliste. La réforme du DES de médecine générale ne déroge pas, selon lui, à la règle. Elle "ne vise plus à former des médecins, mais à transformer les médecins généralistes en sous-traitants d'un système centralisé. Les maîtres de stage perdent leur autonomie, les futurs praticiens leur liberté et les patients leur avenir."
La FMF a ainsi décidé de suspendre toute participation aux discussions autour de cette réforme. "Parce que discuter encore serait mentir à nos étudiants, trahir nos maîtres de stage, et cautionner la lente disparition de la médecine libérale", estime Frédéric Villeneuve, et d'appeler toutes les organisations syndicales à "faire de même" ; "non pas par esprit de rupture, mais par fidélité à ce que nous sommes : des médecins libres, responsables et solidaires".
"À force de 'concertations' sans conséquences, nous avons laissé s'installer l'illusion du dialogue. Mais il n'y a plus de dialogue possible quand les décisions sont déjà écrites, les textes déjà bouclés, les budgets déjà verrouillés", souligne le syndicaliste, selon qui "il est temps de dire non" pour "préserver le sens du soin et la vérité du métier". Ce non doit être "le préalable à un oui collectif, lorsque le respect, la confiance et la loyauté reviendront à la table", juge le généraliste.
Ce dernier exhorte les acteurs à demeurer "unis dans la dignité". Car "aucun de nous ne pourra défendre seul ce qui nous dépasse tous", pense Frédéric Villeneuve. Ce "front commun" qu'il appelle de ses vœux doit permettre de "restaurer un véritable cadre de confiance" et de "redonner sens à la formation et à notre exercice quel qu'il soit". L'enjeu est de taille. Pour le président de la FMF-Gé, "il ne s'agit plus d'un dossier universitaire" mais "de l'avenir d'une profession que l'on voudrait soumise, et qui choisit de rester debout".
"Quand le dialogue devient monologue, la rupture n'est plus un choix : c'est un devoir moral", lance enfin le syndicaliste à ses confrères et consœurs d'armes.
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