Postes d'internes : le doyen de la faculté de médecine de Nice veut saisir la justice
Seulement 177 postes d'internat ont été ouverts à la faculté de médecine de Nice au titre de l'année universitaire 2025-2026. A peine plus qu'à Limoges. Le doyen a décidé de contester cette attribution "au plus haut niveau de l'État".
8919. C'est le nombre de postes d'internat ouverts pour l'année universitaire 2025-2026, d'après un arrêté paru le 31 juillet au Journal officiel. Soit environ 400 de plus que l'année dernière : un peu moins de 8000 postes avaient alors été ouverts au début de l'été, auxquels s'étaient ajoutés 600 autres postes pour les étudiants ayant passé, de manière dérogatoire, les dernières ECN en juin 2024.
Avec "seulement" 177 postes ouverts à la rentrée contre les 280 promis, la faculté de médecine de Nice s'estime cependant lésée. "Cette année, nous avons 220 étudiants qui ont brillamment réussi le concours de l'internat. Ces 220 étudiants ne pourront pas rester à Nice. Nous avons formé pour le reste de la France puisque nous n'en accueillerons que 177…", déplore son doyen au micro d'ICI Azur.
Le Pr Jean Dellamonica dénonce la méthodologie de calcul appliquée à l'attribution des postes d'internat. "L'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) ne se sert que du nombre de médecins installés", explique-t-il à nos confrères. Or, les médecins, nombreux à poser leurs bagages sur la Côte d'Azur, s'installent "principalement sur les zones littorales", "pas nécessairement dans l'arrière-pays où on a [aussi] besoin de médecins", comme à Grasse par exemple, explique le doyen.
"Sur cette base-là, cet observatoire décide qu'il n'y a pas besoin de former suffisamment de médecins à Nice", déplore Jean Dellamonica. Résultat : "Nice est l'avant-dernière ville de France en termes d'accueil de médecins à former", devant Limoges, pointe le doyen de la faculté. Et ce, bien que son territoire élargi compte plus d'un million d'habitants et est particulièrement touristique.
Le doyen de la faculté niçoise entend contester cette décision "au plus haut niveau de l'État". Car elle ne correspond "ni aux engagements de la ministre ni aux besoins de notre subdivision". Le Pr Dellamonica affirme avoir tenté d'expliquer "depuis deux ans" au ministère de la Santé "la singularité" de son territoire, et dit avoir reçu une réponse favorable de Catherine Vautrin en 2024, "qui considérait qu'il fallait faire un rattrapage".
[avec ICI Azur]
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