Comment j'ai créé le Samu en cachette

"non, ce n'est pas ce que je voulais. Moi, je voulais mettre en place le Samu. Quand on est décidé à faire une chose qui paraît impossible à première vue, il faut être sur place pour la défendre, travailler les décrets, ne pas laisser les choses traîner. Si j'avais été ministre, il n'y aurait pas le Samu", argumente-t-il.
Car les oppositions continuaient à être féroces. Le Pr Lareng résume : "Le corps médical était contre, il fallait aussi améliorer les transports sanitaires, cela gênait beaucoup de personnes qui s'étaient créé des rentes de situations sans contrôle ni organisation." Le parlementaire s'est attelé à la tâche pour professionnaliser le concept, ce qui passait notamment par la formation des professionnels médecins et paramédicaux : "ça, j'en ai passé des lois…", soupire-t-il.
Mais pas question de se reposer sur ses lauriers. Importateur en Europe de la télémédecine qu'il a découverte au Canada, Louis Lareng a créé l'Institut européen de télémédecine, qui a contribué à former nombre de thérapeutes. Et populariser la discipline en France.
Ex-président de la Fédération nationale de la protection civile (qu'il a créée, à la demande de de Gaulle), le professeur se rend tous les matins à son bureau de l'ARS de Toulouse, où se tient son secrétariat de président d'honneur d'un think tank travaillant sur les innovations en e-santé et l'intelligence artificielle. Mais la pénurie médicale le soucie.
"Aujourd'hui, ce qui manque ce sont les médecins. Il faut apprendre à la population la pratique d'un geste simple, qui peut permettre de sauver une vie." Avec des patrons de la Croix-Rouge, des pompiers et des membres de la protection civile, le créateur du Samu est en train de mettre au point le principe d'une formation courte, pour apprendre aux citoyens un geste qui sauve.
"Je ne parle pas de soins ni d'une formation de secouriste. Mais mettre le poing...
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