Inceste et violences sexuelles sur mineurs : Et si le médecin était la clé
les mesures de lutte contre la corruption financière pour assurer la protection des mineurs en France pour permettre la détection des violences à leur encontre par les médecins.”
Des avancées ?
Si les bouleversements législatifs demandés par Catherine Bonnet, ou encore France Assos Santé, sont loin d’être tous enclenchés, le Président de la République a annoncé, suite à l’ampleur médiatique des témoignages, une série de mesures pour “accompagner” la libération de la parole, mais aussi “punir les criminels pour leurs actes passés et pour empêcher toute récidive”. "Il nous faut adapter notre droit pour mieux protéger les enfants victimes d'inceste et de violences sexuelles. C’est un sujet complexe. J’ai demandé à Eric Dupond-Moretti et Adrien Taquet de mener une consultation qui devra déboucher rapidement sur des propositions", a-t-il annoncé sur Twitter.
Ces témoignages, ces paroles, ces cris, plus personne ne peut les ignorer. Contre les violences sexuelles faites à nos enfants, c’est aujourd’hui à nous d’agir : https://t.co/QcCSo4o528
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 23, 2021
Par ailleurs, "deux rendez-vous de dépistage et de prévention contre les violences sexuelles faites aux enfants - l’un au primaire, l’autre au collège - seront mis en place pour tous, dans le cycle de visites médicales obligatoires existantes”. Les soins psychologiques des enfants victimes de violences sexuelles seront remboursés. Une décision saluée par Kathya De Brinon. "Quoi que la victime développe comme pathologie, la société doit le prendre en charge, pas la victime qui n'a rien demandé.”
Membre du comité de rédaction du plaidoyer-action de France Assos Santé Ile-de-France, le Dr Jean-Marc Ben Kemoun va co-piloter l’institut interdépartemental Yvelines-Haut-de-Seine pour la prise en charge du psychotraumatisme de l’enfant qui verra le jour cette année. Ce projet d’institut, né de la signature d’une convention entre l’hôpital de Versailles et les deux départements, a pour objectif de proposer aux enfants et adolescents des prises en charge innovantes avec des techniques nouvelles, “validées par la recherche”, précise le pédopsychiatre.
Ces prises en charge vont notamment passer par le corps car “on perd souvent les enfants en ne proposant que des prises en charge passant par la parole, la prospection ou la pensée”, précise le praticien qui espère qu’en “passant par le corps, on va aboutir progressivement aux mots-maux”.
Avec ce projet, le Dr Ben Kemoun entend promouvoir la coordination des différents acteurs de la prise en charge de l’enfant. “Ce n’est pas un institut qui va se substituer mais qui va chercher à aider le territoire et à mieux le coordonner : parce qu’aujourd’hui il y a d’un côté la psychologue, l’éducateur, l’école, etc. On va essayer de faire en sorte que tout le monde travaille ensemble.” Concernant les violences sexuelles sur mineurs, le Dr Ben Kemoun espère, grâce à cette coordination, faire diminuer le pourcentage d'affaires classées sans suite.
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