La hausse du tarif de la consultation des généralistes permet d'accroître l'offre de soins en ville, montre une étude
D'après une note de l'Institut des politiques publiques (IPP), la hausse du tarif de la consultation médicale des généralistes de secteur 1 intervenue en mai 2017 a entraîné une hausse de 8,7 % de l'activité mensuelle de ces praticiens. Le coût de cette revalorisation a pu "être partiellement compensé" par des changements de comportements des médecins.
Quels sont les effets d'une revalorisation tarifaire de la consultation sur l'activité des généralistes ? C'est la question à laquelle a cherché à répondre l'Institut des politiques publiques (IPP) dans une note, publiée lundi 24 novembre. L'organisation s'est intéressée à la hausse du tarif de la consultation des médecins généralistes de secteur 1 intervenue en 2017 : le 1er mai, il était passé de 23 à 25 euros.
Cette revalorisation tarifaire de 8,7 % aurait entraîné, selon les auteurs de cette note, une hausse moyenne de 7 à 10 % de l'activité mensuelle - mesurée en nombre de consultations – des praticiens concernés. "Cette hausse provient presque exclusivement d’une augmentation du nombre de patients (+11 % en moyenne), et non d’un changement dans la fréquence des consultations" pour chaque patient, est-il précisé.
En effet, d'après les deux auteurs de ce travail, les médecins concernés n'ont pas cherché à "faire revenir les patients plus souvent" dans leur cabinet après cette revalorisation tarifaire. Les résultats sont "au contraire plutôt cohérents avec un afflux de nouveaux patients vers le secteur 1". "Ce dernier constat est renforcé par le fait que le nombre de patients, potentiellement nouveaux, vus en tant que médecins traitants par les praticiens ayant bénéficié de la revalorisation tarifaire a, lui aussi, augmenté d’environ 4 % en raison de cette hausse du prix de la consultation".
Autre constat : la hausse du nombre de patients observée depuis résulte autant d’une augmentation du nombre de patients vus quotidiennement (de l’ordre de +5 %, en moyenne) que d’un accroissement de l’offre de travail des médecins (+4 %, en moyenne).
Des prescriptions de médicaments en baisse
Par ailleurs, "les prescriptions de médicaments rapportées au nombre de patients ont diminué de 4,5 % en moyenne" depuis 2017, soulignent les auteurs de cette note. Cette baisse est particulièrement prononcée pour les antibiotiques (-8,8 %), et s'établit à 3,2 % pour les antidépresseurs et à 3,7 % pour les opiacés. Selon les auteurs, plusieurs raisons peuvent expliquer cette réduction des prescriptions, à commencer par un "effet" découlant de l'évolution de la composition de la patientèle, "plus jeune" et en meilleure santé. "Les médecins, par la voie de leurs représentants lors des sessions de négociations avec l’Assurance ùaladie (conventions médicales), semblent [également] s’engager, de manière informelle, à réduire leurs prescriptions en contrepartie de revalorisations de leurs consultations ou de leurs actes", suggèrent les deux auteurs.
Au total, le coût mécanique de la revalorisation tarifaire de 2017 s’est élevé à 500 millions d’euros de frais d’honoraires pour l'Assurance maladie, et à 400 millions d’euros de remboursements de médicaments supplémentaires. Mais "la réaction comportementale des médecins, en termes de hausse d’activité, aurait dû conduire à un doublement de ces dépenses d’honoraires". Or, "elle a été compensée par la tendance à la baisse de l’offre de soins sur la période", est-il précisé.
Pour les auteurs de cette note, l’instrument financier semble donc permettre "d’accroître l’offre de soins en médecine de ville sans modifier l’intensité des soins". Surtout, le coût d'une telle revalorisation "a pu être partiellement compensé par des comportements plus économes de prescription médicamenteuse, allégeant ainsi le poids de la mesure pour les comptes de l’Assurance maladie", concluent-ils.
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