Plus de 90% des officines fermées samedi : ce que réserve la mobilisation des pharmaciens
Initié par l'Uspo, l'appel à la fermeture des officines samedi 16 août prend de l'ampleur, selon le syndicat. 92% d'entre elles devraient baisser le rideau pour dénoncer la baisse des remises génériques imposée par le Gouvernement.
Si "les pharmaciens ont mis du temps à comprendre" que l'arrêté du 4 août "allait tuer nombre d'entre nous", la prise de conscience semble avoir eu lieu, affirme Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo), joint par Egora. "92% des pharmacies" s'apprêtent en effet à baisser le rideau ce samedi 16 août, répondant ainsi à l'appel à la mobilisation lancé par l'Uspo. "Dans un grand nombre de territoire, 100% des pharmacies seront fermées", affirme l'organisation, dans un communiqué, s'appuyant sur un sondage auquel ont répondu 4 500 officines. "Il y a eu une bascule hier", précise Pierre-Olivier Variot.
Cela signifie que "sur trois jours, il n'y aura pas d'accès aux médicaments". "Il va falloir que les Français s'habituent…", lâche le pharmacien de Plombières-lès-Dijon (Côte-d'Or). Car l'abaissement des plafonds des remises à 30 % pour les médicaments génériques (contre 40 % aujourd'hui) et à 15 % pour les biosimilaires à compter du 1er septembre met en péril une pharmacie sur trois, selon l'Uspo, qui souligne que l'arrêté du 4 août prévoit "une trajectoire de baisse progressive jusqu'à un seuil de 20 % pour chacun de ces segments mi-2027".
Actuellement, "30% des pharmacies ont une trésorerie fragile", indique son président, ce qui porte à environ 6 000 le nombre d'officines menacées. Si "toutes ne fermeront pas", les mesures prises par le Gouvernement auront des conséquences, prévient Pierre-Olivier Variot. "Ça ne se passera pas sans licenciements", alerte-t-il, estimant les pertes pour les pharmacies à environ "30 000 euros".
Le président de l'Uspo espère que ce mouvement – baptisé "Fermer un jour pour ne pas fermer pour toujours" – poussera le Gouvernement à "revenir sur cet arrêté mortifère". Sans réaction de la part de l'exécutif, "nous passerons par la loi", prévient Pierre-Olivier Variot. "Nous demanderons la suppression de ces mesures soit au moyen d'amendements dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ou par un autre vecteur législatif."
Le syndicaliste affirme avoir reçu le soutien de près de 200 000 citoyens via une pétition nationale, et de la part de nombreux parlementaires de tous bords politiques. "Nous avons reçu 180 courriers de soutien à l'Uspo, y compris de députés de la macronie." "Dommage que le Gouvernement n'entende pas [nos alertes], car ça peut être la mèche qui peut faire exploser la bombe", assure Pierre-Olivier Variot selon qui la menace d'une censure pour le Gouvernement est bel et bien réelle.
"Si l'arrêté n'est pas suspendu dans les plus brefs délais, la grève des gardes sera illimitée", met encore en garde l'Uspo dans son communiqué. L'intersyndicale (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) prévoit en outre une intensification de la mobilisation des pharmaciens dès la rentrée.
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