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"Pour les soignants, c’est la double peine" : une tribune co-signée par Xavier Bertrand s'inquiète de la politique d'économies de l'Assurance maladie

Alors que l'Assurance maladie a acté unilatéralement des baisses de tarifs pour les médecins radiologues, Jean-Philippe Masson (président de la Fédération nationale des médecins radiologues), Florence Lassarade (sénatrice LR de la Gironde) et Xavier Bertrand (président LR des Hauts-de-France) signent un texte publié dans La Tribune dans lequel ils dénoncent les conséquences d’une politique d’économies à court terme sur l'accès aux soins. 

20/10/2025 Par Sandy Bonin
Assurance maladie / Mutuelles
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"Dans ce contexte déjà tendu, l’Assurance maladie entend réduire, encore, les moyens alloués à certaines spécialités", écrivent Xavier Bertrand, Jean-Philippe Masson et Florence Lassarade dans La Tribune. Les six disciplines visées par les baisses de tarifs sont la biologie médicale, la radiologie, la médecine nucléaire, la radiothérapie, l’anatomie pathologique et la néphrologie.

Les signataires s'inquiètent d'"un accès aux soins de plus en plus difficile, marqué par des délais insoutenables" : "trois semaines pour une IRM [...] quatre à six mois pour consulter un néphrologue avec une perte de chance à la clé"… "Les spécialités visées ne sont pas de simples lignes budgétaires : derrière elles se cachent des équipements lourds, des astreintes permanentes, une exigence d’innovation continue et des besoins croissants pour une population vieillissante", pointe le texte. 

"Réduire leurs moyens, c’est choisir les délais supplémentaires, les pertes de chance et l’accentuation de la fracture territoriale", soulignent les signataires de la tribune, ajoutant que "la tentation est grande de chercher des économies là où la contestation est moins audible et la technicité du sujet masque les conséquences humaines, plutôt que de mener une réflexion structurelle".

"Pour les patients, la logique est implacable : moins d’équipements, c’est moins de professionnels, plus d’attente et moins de chances de guérison. Pour les élus locaux confrontés à la désertification médicale, l'équation est impossible : maintenir une offre de soins de qualité sur leur territoire quand les moyens baissent. Pour les soignants, c’est la double peine : travailler sous pression, avec des outils vieillissants, tout en assumant une responsabilité vitale", alerte le texte, qui déplore que tous soient "perdants".

Les auteurs estiment "qu’un système de santé performant repose moins sur des coupes budgétaires ponctuelles que sur une vision à long terme : investir dans la prévention pour réduire la pression sur les filières lourdes ; renforcer l’organisation territoriale avec des pôles régionaux capables de mutualiser les équipements ; garantir des budgets pluriannuels stables aux disciplines stratégiques ; associer les professionnels à la gouvernance pour éviter des décisions déconnectées de la réalité". "La question est posée : quelle médecine voulons-nous vraiment ?", concluent-ils.

Auteurs de la tribune :

Signataires 
Jean-Philippe Masson, Président de la Fédération nationale des médecins radiologues

Xavier Bertrand, président (LR) de la Région Hauts-de-France

Florence Lassarade, sénatrice (LR) de la Gironde et présidente du groupe d’études sur le cancer du Sénat. 
 
Cosignataires 
Olivier Allice, Président Communauté Radiologique de FIT – France Imageries Territoires 
Lionel Barrand, Président du SNJBM – Syndicat des Biologistes Médicaux 
Sophie Bauer, Présidente du SML – Syndicat des Médecins Libéraux 
Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France 
Charles-Henry Beglin, Président de SIMAGO – Réseau de Centres d’Imagerie d’Exercice Libéral 
Alexandra Blachère, Présidente de l’Association PPP – Porteuses de Prothèses Mammaires PIP 
François Blanchecotte, Président du SDB – Syndicat des Biologistes 
Anna Boctor, Présidente du Syndicat Jeunes Médecins 
Frédéric Breittmayer, Président d’IMDEV – Groupement d’Imagerie Médicale 
Philippe Camparo, Président du SMPF – Syndicat des Médecins Pathologistes Français 
Pierre-Fleury Chaillot, Directeur Médical du Groupe IMADIS – Téléimagerie 
Jérôme Chetritt, Vice-Président du SMPF – Syndicat des Médecins Pathologistes Français 
Josiane Corneloup, Députée de la 2ème circonscription de Saône-et-Loire, Secrétaire de la Commission des affaires sociales

[avec latribune.fr

Photo de profil de Voltaire MCDD
712 points
Débatteur Passionné
Chirurgie orthopédique et traumatologie
il y a 2 mois
Xavier Bertrand ancien ministre de la santé oublie cependant de parler de son action personnelle. C'est à l'époque où il fume une ministre que fut promis une rémunération des actes techniques corréler au coût de la pratique ce qui n'a jamais été effectué car le principe de base de la caisse nationale d'assurance maladie a toujours été de repousser à une nouvelle réunion de concertation à une nouvelle évaluation sur de nouveaux critères le simple calcul du coût d'une appendicectomie. Le refus systématique d'intégrer les technologies innovantes le refus de hiérarchiser les actes du style radio puis échographie puis scanner puis IRM car ce dernier examen peut être considéré comme sur préscrit ce qui est parfois un comble. Alors la compassion car cet individu aujourd'hui pour les médecins relève plus de l'opportunisme aussi vite oublié si un jour il revient au pouvoir.... n'oubliez pas la maxime du vieux Charles : Les promesses n'engage que ceux qui y croient
Photo de profil de L’ Ortopedix
25 points
Chirurgie orthopédique et traumatologie
il y a 2 mois
On se souvient qu’il était ministre de la santé lorsqu’il avait accorder une petite revalorisation des actes NGAP tout en sachant que , quelques mois plus tard, celle-ci serait remise en cause par la mise en place de la CCAM avec un résultat finalement défavorable. À l’époque, une mobilisation des chirurgiens ( un peu au bluff … ) avait réussi très péniblement à faire légèrement bouger les choses, mais peut-être n’était ce qu’un os à ronger dans la mesure où les concessions n’étaient finalement que transitoires.… Sur ce coup là, Bertrand avait bien réussi à entuber les chirurgiens , mais nous n’avons certainement pas dû être les seuls. Était-ce cyniquement calculé ou une concession dilatoire dans l’attente de la refonte de la nomenclature qui venait ? Malheureusement, cela remonte à longtemps et la plupart des confrères de l’époque ne sont plus en activité pour donner leur avis sur lui.
 
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