Des "approximations et caricatures" : les radiologues unis contre les "recommandations inacceptables et dangereuses" de l'Igas

Epinglée dans le dernier rapport Charges et produits de la Cnam, la radiologie a fait les frais d'un rapport au vitriol de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale des finances (IGF) sur "la pertinence et l'efficience des dépenses" de la spécialité. Face à ces attaques, le Conseil national professionnel de radiologie et imagerie médicale (G4) qui associe toutes les composantes de la radiologie française a pris la plume pour dénoncer des "recommandations inacceptables et dangereuses". 

29/07/2025 Par Sandy Bonin
Spécialistes Radiologie

Les radiologues, unis au sein du G4, ont fait part ce mardi 29 juillet de leur "rejet unanime" du dernier rapport Charges et produits de la Cnam, ainsi que du rapport "pertinence et efficience des dépenses de radiologie" publié par l’IGF et l’Igas le 15 juillet. Si les radiologues comptent apporter "des commentaires précis détaillés dans les semaines qui viennent, qu’il s’agisse de constatations inexactes, de l’interprétation erronée à charge de données chiffrées, ou de recommandations inacceptables et dangereuses pour l’accès, la qualité et la sécurité des soins en radiologie", ils souhaitent toutefois d'ores et déjà insister sur certains points.

Ils pointent notamment "que la radiologie est une activité de soins, au cœur des principaux enjeux de santé publique". "Quasiment toutes les filières de soins requièrent désormais des examens radiologiques de qualité (dépistages, diagnostics, bilans pré-thérapeutiques, radiologie interventionnelle thérapeutique curative et palliative, suivis, notamment des affections chroniques…)", rappellent-ils. Les radiologues insistent sur l'importance de la permanence des soins en radiologie qui "réduit sensiblement la durée des passages dans les services d’urgence".

Ils pointent également que la croissance du volume global des actes découle directement des prescriptions de leurs confrères généralistes ou spécialistes "en rapport avec le vieillissement de la population, avec les avancées technologiques, et avec les recommandations internationales de bonnes pratiques". "Les efforts de pertinence que nous déployons chaque jour concernent aussi l’ensemble des médecins demandeurs d’examens", insistent-ils.

Très peu évoquée dans les rapports, les radiologues relèvent que la radiologie interventionnelle "constitue aujourd’hui une part importante de l’activité des radiologues" et "contribue de façon déterminante à la thérapeutique en cancérologie, en pathologies cardiovasculaires, neurovasculaires, en traumatologie et pour la prise en charge de la douleur, qu’il s’agisse d’actes programmés ou réalisés en urgence, nuit et jour".

Enfin, les radiologues rappellent l'importance de disposer d'appareils performants "qui permettent des diagnostics plus précoces, tout en réduisant l’exposition aux rayonnements ionisants", mais qui nécessitent un effectif médical suffisant.

"Préoccupés par l'impact de la financiarisation", les médecins radiologues "ne peuvent accepter que soit ainsi nié leur exercice d’une activité de soins qu’ils assument en responsabilité au quotidien, au contact direct de nos concitoyens et patients, ni que les enjeux économiques réels concernant notre système de santé n’obtiennent comme seule réponse que des approximations et caricatures éloignées des soins que nous prodiguons chaque jour", concluent les médecins. 

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Claire FAUCHERY

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566 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 4 mois
Coupables de trop bien gagner leur vie ! C'est un ministre et une administration - responsables par ailleurs de la gabegie de la SS et des hôpitaux publics - qui expliquent à des entrepreneurs privés qui ont risqué et engagé leur temps et leur argent dans leur cabinet de radiologie qu'ils "profitent" du système ! Et c'est une administration qui confond chiffre d'affaires et bénéfices qui est à la manœuvre ... Les libéraux sont de parfaits bouc émissaires pour ces fonctionnaires , qui obéissent servilement à un ministre leur demandant "comment payer moins les médecins ?"
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1,7 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 4 mois
Une fois de plus nos énarques s'en prennent aux soignants libéraux qu'ils considèrent comme étant responsables de tous les maux
 
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