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Pour faire des économies, le Gouvernement envisage de revoir le régime des arrêts maladie des fonctionnaires

L'Inspection générale des finances (IGF) et celle des affaires sociales (Igas) ont avancé plusieurs pistes pour réduire la dépense publique. Elles proposent notamment de passer à deux ou trois jours le délai de carence des fonctionnaires et de réduire l'indemnisation dont ils bénéficient lors d'arrêts maladie de courte durée. 

05/09/2024 Par Chloé Subileau
Arrêt de travail
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Les arrêts maladie des fonctionnaires seraient dans le viseur du Gouvernement. Ces derniers sont, en effet, au cœur de l'une des quatorze revues de dépenses, transmises lundi 2 septembre au Parlement, rapporte Le Figaro. Réalisées par l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) à la demande de Matignon, elles avancent des pistes pour réduire la dépense publique. Parmi celles-ci : réduire l'absentéisme dans la fonction publique, dont l'écart avec le privé s'est accentué ces dernières années.

En 2022, les agents publics comptaient en moyenne 14,5 jours d’absence pour raison de santé, contre 11,7 jours pour les salariés du privé. Selon l'IGF et l'Igas, le coût de ces absences s'élève à 15 milliards d'euros en 2022. Le total des jours d'absence représente, lui, 350 000 équivalents temps plein.

L'objectif, avancé par l'IGF et l'Igas, est a minima de revenir à un niveau d'absentéisme proche de celui avant Covid-19. Cela "permettrait de réaliser des économies d’efficience de l’ordre de 6 milliards d’euros ou de 140 000 équivalents temps plein", note le rapport, cité par Le Figaro.

2 à 3 jours de carence

Plusieurs pistent sont ainsi proposées, à commencer par la hausse du nombre de jours de carence pour les fonctionnaires. Fixé à un seul jour – depuis 2018 -, ce nombre pourrait être augmenté à deux ou trois. Selon l'IGF et l'Igas, une journée supplémentaire pourrait représenter une économie de 67 millions d’euros et de 174 millions d’euros si l’on ajoute les fonctions publiques hospitalières et territoriales. Une troisième journée de carence représenterait, elle, 112 millions d’économies pour l’État et 289 millions d’euros d’économies toutes fonctions publiques confondues.

Parmi les autres pistes envisagées : la réduction de l'indemnisation des fonctionnaires en arrêt maladie de courte durée. Actuellement, les agents du public bénéficient de la totalité de leur rémunération – à l'exception du jour de carence. Ils pourraient ne percevoir que 90% de leur salaire lors d'un arrêt, comme c'est le cas dans le privé.

D'autres propositions portent, enfin, sur la suppression de certains jours accordés pour des fêtes religieuses, sur l'harmonisation du régime de la fonction publique sur le privé en ce qui concerne la garde d'enfant, ou sur le renforcement des contrôles administratifs et médicaux des arrêts de travail.

[avec Le Figaro]



 

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 1 an
Enfin de bonnes idées mais à appliquer plus finement : pas plus de jours de carence et 100% du salaire pour le premier arrêt sur une période filante d'un an mais application de 3 jours de carence et 90% du salaire au delà. J'en rajoute quelques unes : Revoir le concept de mi-temps thérapeutique, donné pour tout et pour rien Redéfinir l'épuisement professionnel sur des critères médicaux précis : Travailler ce n'est pas forcément s'épuiser, c'est juste faire ce pour quoi on est payé. Repérer mieux les multirécidivistes du "travail perlé" et contrôler ceux-là en priorité puisque la sécu n'a pas assez de budget pour contrôler tout le monde Protéger les médecins qui résistent aux demandes de certificat ou d'arrêt de travail abusifs Responsabiliser la population sur la notion (perdue) de "collectif" : si je tire trop sur la corde, tout le monde y perd au final ! N'oublions pas que se "mettre en arrêt", ça veut dire : laisser les autres, parfois plus malades que toi, faire le boulot !
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93 points
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Revenir comme avant le COVID... Après avoir montré qu'on pouvait se passer de 90% des professions, en gros : tu ne sers à rien ! Reste chez toi ! La majorité des gens remettant en cause leur emploi, leur utilité dans la société. On avait pensé que rien ne serait comme avant, il y avait un élan humaniste... Tu parles, c'est pire, il faut rattraper l'argent perdu du "quoi qu'il en coûte"... Libéralisme, capitalisme, égoïsme... Sûr, on ne va pas faire du social, diminuer les jours de carences du privé, ben non... Augmenter ceux du public... "Ces nantis" ... Ben voyons ! (On devrait comprendre puisque nous sommes nous aussi des "nantis", qu'on s'est battus pour ne plus avoir 90 jours de carences) Les gens souffrent, personne ne le voit ? Qui va trinquer ? Le gros salaire ou le petit ? Qui est plus souvent en arrêt ? Le gros salaire ou le petit ? On parle de milliards de dettes, et là on parle de récupérer des millions... Une goutte d'eau, toujours pour taper sur ceux qui ont moins... C'est finis l'époque où les gens voulaient aller dans le public, avec la sécurité de l'emploi ! Tout le monde s'en fout aujourd'hui, on change de boulot comme de téléphone ! Les gens veulent plus de fric (et ce n'est pas mieux payé dans le public !) en profiter comme ces influenceurs vus en boucle toute la journée ! Pauvre France... C'est ça aussi l'effet COVID... Mais bon, la majorité des lecteurs jubilent : c'est un premier ministre de droite !! Quel hold up !
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1 k points
Incontournable
Médecine générale
il y a 1 an
Il paraît que dans notre beau pays la devise est : liberté égalité fraternité Mais je vois que malheureusement tout s’en moque, et q’il n’y a que des différences et des avantages que chaque corporation défend bec et ongle ( regardons la SNCF RATP …) Le même régime pour tout le monde serait utile
 
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