Pour dégager des économies, le Gouvernement réfléchit à la "pertinence" du dispositif ALD

27/02/2024 Par Aveline Marques
Après avoir annoncé un plan d'économies de 10 milliards d'euros dans la sphère de l'Etat en 2024, l'exécutif pourrait s'attaquer en 2025 aux dépenses de sécurité sociale. Au menu : arrêts maladie, transports sanitaires ou encore dépenses des patients en affection longue durée (ALD). Une autre piste vise à moduler le remboursement des frais de santé en fonction des revenus.
 

La cure d'austérité qui se prépare a de quoi en inquiéter plus d'un, du côté des patients comme des syndicats médicaux. "Si les premiers 10 milliards d’euros d’économies annoncés par le Gouvernement semblent avoir épargné le domaine de la Santé, qu’en sera-t-il des 12 prochains milliards d’économies supplémentaires qui seront annoncés avant l’été ?", formule le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. "Le Gouvernement ne risque-t-il pas d’être tenté, comme en février 2023, de rendre le futur texte conventionnel inacceptable pour les syndicats médicaux ?"   Des frais de santé remboursés en fonction des revenus? L'exécutif compte en tout cas sur l'accord actuellement en cours de négociation avec les médecins libéraux pour dégager des économies au travers de 14 objectifs "communs" d'amélioration de la pertinence des soins : contenir l'évolution des dépenses d'indemnisation des arrêts maladie à 2% par an, diminuer de 10% le volume d'analgésiques prescrits et délivrés, réduire les dépenses de transports sanitaires, renforcer le respect de l'ordonnance bizone pour les patients en ALD…  "Les ALD concernent 20% de nos concitoyens, c'est-à-dire 13 millions de Français" et "cela représente les deux tiers des remboursements par l'Assurance maladie", a pointé Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, lors de la séance de questions au Gouvernement qui s'est déroulée mardi 27 février. "Il n'est donc pas illégitime, illogique, comme cela a été fait régulièrement, d'interroger (...) la pertinence de ces dispositifs", a-t-il justifié.  D'après Le Figaro, le Gouvernement envisagerait par ailleurs d'aller encore plus loin que le doublement des franchises médicales, acté pour fin mars, en modulant le remboursement de certains frais de santé en fonction des revenus. Un "scénario" confirmé au quotidien par Matignon, "sans plus de détails pour l'instant". Interrogé par l'AFP, le ministère délégué répond que le Gouvernement "étudie toutes les pistes", même si "celle-ci n'est pas considérée comme prioritaire". [avec Le Figaro et AFP]

1 débatteur en ligne1 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Il y a une solution radicale: on supprime les mutuelles et on majore les cotisations sociales obligatoires du même montant que la globalité des cotisations personnelles mutuelles, et du coup, on passe tout le monde à 100% : un peu le régime d'Alsace Moselle quoi ... Fini le bizone et ses contrôles tatillons, la galère des tiers payants pour nos amis IDE, kinés et autres pharmaciens Fini la course à l'échalote entre les mutuelles qui gagnent tellement de fric malgré des frais de 25% qu'elles achètent tous les vignobles dans le Bordelais (La CARMF aussi !) Fini le remboursement des "patamédecines douces" qu'on pourrait avantageusement remplacer par une prise en charge à 100% du coût réel du matériel pour les handicapés. Bon évidemment, les politiques actuels, les assureurs et les banquiers sont contre, ce qui aurait plutôt tendance à me faire penser que ce serait une bonne chose pour les patients
il y a 2 ans
Et la Lutte contre les arnaques à la carte vital, on en parle plus ? Continuer dans le sens des restrictions est une aberration. Nous étions performants dans la prise en charge aiguë mais déficients sur la prévention des affections chroniques. Nous voici dépassés partout : urgences dans un état déplorable et prévention lamentable mais administration obèse. Les diagnostiques de notre système sont posés mais les traitements ne se feront que sur le long terme et les mesures actuelles ne sont que des petits pansements sur une plaie béante.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Le fond du débat semble finalement économique et pas du tout médical ou "dans l'intérêt supérieur des malades ". En tout cas les masques tombent : le ministère de la Santé est sous tutelle de Bercy et de Jupiter. Plus personne ne semblant vouloir payer pour la santé ( assurés , Etat, entreprises et mutuelles ) il va bien finir par falloir réfléchir à un nouveau mode de financement juste et équitable , en particulier si on veut continuer à avoir des professionnels de santé compétents et des malades satisfaits...
 
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