Ondam "historiquement bas" pour l'hôpital : "L'équivalent de 20 000 postes d'infirmiers qui ne pourront pas être pourvus"
A l'instar des syndicats de médecins libéraux, les fédérations hospitalières ont, elles aussi, dénoncé le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 qui traduit "un retour à l'austérité".
Présenté mardi en Conseil des ministres, le budget de la Sécurité sociale pour 2026 prévoit une progression de l'Ondam établissements de santé de 2,1 % par rapport à 2025. Mais "l'augmentation réelle des moyens sera limitée à 1,6 %, une fois intégrée la hausse des cotisations employeurs à la retraite, souhaitent clarifier les fédérations hospitalières dans un communiqué. Autrement dit, près d'un quart de la progression annoncée, déjà trop faible, ne correspond pas à des ressources nouvelles pour les établissements mais à la couverture d'une simple charge supplémentaire."
Concrètement, ce sont "1,1 milliard d'euros qui manqueront aux établissements de santé en 2026, soit l'équivalent de 20 000 postes d'infirmiers qui ne pourront pas être pourvus alors même que les recrutements s'améliorent", avancent, inquiètes, les organisations signataires, dont la Fédération hospitalière de France (FHF) et la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). L'enquête annuelle de la FHF, dévoilée début septembre, montrait en effet une amélioration de la situation des ressources humaines en 2024 dans les établissements publics après des "années Covid" difficiles.
Ce PLFSS " signerait la pire cure d'économies sur l'hôpital depuis les années 2010", alertent les fédérations, qui dénoncent un "retour à l'austérité". "Il revient à demander aux établissements de soigner plus avec moins de moyens", poursuivent-elles. Et de citer des "conséquences négatives concrètes", notamment des tensions accrues sur les personnels ou encore des reports d'investissements. Et, de fait, une dégradation de l'accès aux soins des patients.
Le secteur médico-social se trouve, lui aussi, fragilisé par ce PLFSS, constatent les fédérations. "Les mesures annoncées ne couvrent pas les besoins réels et laissent un déficit de 500 millions d’euros pour les Ehpad, le handicap et les services à domicile, compromettant la création d’emplois et de places indispensables à la transition démographique", lit-on dans leur communiqué. Ces orientations traduisent "une logique purement comptable, éloignée des valeurs fondatrices de solidarité et d'universalité de notre modèle".
Ne contestant pas la "nécessité de maîtriser les finances publiques", la FHF, la FHP, Unicancer, la Fehap et HD fustigent la stratégie mise en œuvre au travers de ce budget. "Réduire les moyens sans réformer, c'est affaiblir la qualité et l'égalité d'accès aux soins", estiment-elles. Et d'appeler à une trajectoire pluriannuelle de financement "reposant sur des économies partagées constructives et non contre-productives", fondées sur "la pertinence des soins et des parcours", "le développement de la prévention" ou encore les "investissements ciblés".
Les fédérations appellent le Gouvernement à ouvrir "sans délai" un "dialogue de fond" avec l'ensemble des acteurs "afin de corriger la trajectoire et de porter l'Ondam établissements de santé à +3%" ; un niveau "minimal" pour "préserver les capacités de soin et d'investissement". Parce qu'il est "indispensable d'avoir une visibilité financière pour 2026 et les années à venir", elles demandent également à Stéphanie Rist, fraîchement nommée ministre de la Santé, d'ouvrir "un dialogue constructif et responsable sur l'avenir de notre système de santé".
Compte tenu du contexte financier "extrêmement contraint", les fédérations hospitalières appellent enfin les pouvoirs publics à "faire des choix responsables dans l'organisation de l'offre de soins sur les territoires
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