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Ondam "historiquement bas" pour l'hôpital : "L'équivalent de 20 000 postes d'infirmiers qui ne pourront pas être pourvus"

A l'instar des syndicats de médecins libéraux, les fédérations hospitalières ont, elles aussi, dénoncé le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 qui traduit "un retour à l'austérité". 

16/10/2025 Par Louise Claereboudt
PLFSS 2026
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Présenté mardi en Conseil des ministres, le budget de la Sécurité sociale pour 2026 prévoit une progression de l'Ondam établissements de santé de 2,1 % par rapport à 2025. Mais "l'augmentation réelle des moyens sera limitée à 1,6 %, une fois intégrée la hausse des cotisations employeurs à la retraite, souhaitent clarifier les fédérations hospitalières dans un communiqué. Autrement dit, près d'un quart de la progression annoncée, déjà trop faible, ne correspond pas à des ressources nouvelles pour les établissements mais à la couverture d'une simple charge supplémentaire."

Concrètement, ce sont "1,1 milliard d'euros qui manqueront aux établissements de santé en 2026, soit l'équivalent de 20 000 postes d'infirmiers qui ne pourront pas être pourvus alors même que les recrutements s'améliorent", avancent, inquiètes, les organisations signataires, dont la Fédération hospitalière de France (FHF) et la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). L'enquête annuelle de la FHF, dévoilée début septembre, montrait en effet une amélioration de la situation des ressources humaines en 2024 dans les établissements publics après des "années Covid" difficiles.

Ce PLFSS " signerait la pire cure d'économies sur l'hôpital depuis les années 2010", alertent les fédérations, qui dénoncent un "retour à l'austérité". "Il revient à demander aux établissements de soigner plus avec moins de moyens", poursuivent-elles. Et de citer des "conséquences négatives concrètes", notamment des tensions accrues sur les personnels ou encore des reports d'investissements. Et, de fait, une dégradation de l'accès aux soins des patients.

Le secteur médico-social se trouve, lui aussi, fragilisé par ce PLFSS, constatent les fédérations. "Les mesures annoncées ne couvrent pas les besoins réels et laissent un déficit de 500 millions d’euros pour les Ehpad, le handicap et les services à domicile, compromettant la création d’emplois et de places indispensables à la transition démographique", lit-on dans leur communiqué. Ces orientations traduisent "une logique purement comptable, éloignée des valeurs fondatrices de solidarité et d'universalité de notre modèle".

Ne contestant pas la "nécessité de maîtriser les finances publiques", la FHF, la FHP, Unicancer, la Fehap et HD fustigent la stratégie mise en œuvre au travers de ce budget. "Réduire les moyens sans réformer, c'est affaiblir la qualité et l'égalité d'accès aux soins", estiment-elles. Et d'appeler à une trajectoire pluriannuelle de financement "reposant sur des économies partagées constructives et non contre-productives", fondées sur "la pertinence des soins et des parcours", "le développement de la prévention" ou encore les "investissements ciblés".

Les fédérations appellent le Gouvernement à ouvrir "sans délai" un "dialogue de fond" avec l'ensemble des acteurs "afin de corriger la trajectoire et de porter l'Ondam établissements de santé à +3%" ; un niveau "minimal" pour "préserver les capacités de soin et d'investissement". Parce qu'il est "indispensable d'avoir une visibilité financière pour 2026 et les années à venir", elles demandent également à Stéphanie Rist, fraîchement nommée ministre de la Santé, d'ouvrir "un dialogue constructif et responsable sur l'avenir de notre système de santé".

Compte tenu du contexte financier "extrêmement contraint", les fédérations hospitalières appellent enfin les pouvoirs publics à "faire des choix responsables dans l'organisation de l'offre de soins sur les territoires

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10,7 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 mois
Alors, il y a maintenant des métaphores qu'il faut jeter à la poubelle. Vous savez par exemple, celle du verre à moitié plein ou à moitié vide. À moins qu'en souvenir de la "belle image" on ne parle que du gobelet au quart plein ou aux trois quarts vide. Ça n'a plus de sens mais ceux qui ont vécu "l'avant" connaissent l'histoire et savent l'absurde. Ces équivalences euros/postes budgétaires me font penser à celle des surfaces dans les incendies de forêts: 10 000 hectares ou 10 000 terrains de foot: comme si on avait déjà joué au foot dans les forêts ou qu'on n'était jamais allé à l'école pour apprendre les surfaces (mais l'IA et l'imagination c'est antinomique). Je ne connais pas le volume des piscines olympiques (pour les inondations) mais ça permet, si j'ose dire, de noyer le poisson, bien que je n'en ai jamais vus dans les piscines (des poissons, ok)! Bon alors le fond (pas de la piscine), c'est qu'il n'y a rien de nouveau dans ce projet de budget. Cela fait des décennies que l'Ondam n'est pas au niveau de l'inflation, ça fait à peu près aussi longtemps (au moins depuis qu'elle existe) que la TAA rabote les tarifs des actes pour les faire rentrer dans l'enveloppe et espérer augmenter l'activité mais n'aboutit qu'à une concurrence des structures de soins. Ça fait des années qu'on ferme des lits et qu'on incite les hôpitaux à prendre le "virage ambulatoire" comme s'il fallait prendre la fracture du col du fémur de nos ainés comme une "banale" rupture des ligaments croisés de nos sportifs de haut niveau. Mais on n'a pas comparé l'autonomie des patients et leur accès à la kinésithérapie de ces sportifs dans les grands clubs de foot. Par exemple on pourrait dire (sans critiquer les clubs sportifs) que le nombre d'heures de kiné disponibles au PSG ou même à l'OM c'est l'équivalent de 1000 EHPAD... Ou peut être 10 000, va savoir, personne ne nous le dit!
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423 points
Incontournable
Infirmiers
il y a 2 mois
Il y a certainement plusieurs milliers de postes de "créateurs et compteurs de petites cases" dans les unités administratives des hôpitaux qui pourraient être supprimés au profit de postes de soignants (ceux qui n'ont pas le temps de remplir les petites cases car ils s'activent auprès de patients)
Photo de profil de CLAUDE LAMER
682 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 mois
C'est vrai "qu'on en avait trop", des infirmiéres !! Totalement inutiles, entre autres dans les services publics d'urgence,.........Des nuits entiéres à "bavasser" dit on en Bretagne !
 
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