Médecins et patients, "coupables idéaux" du naufrage du système de santé ? L'UFML dénonce la stratégie du Gouvernement
Le projet de loi contre la fraude sociale, que le Gouvernement prévoit de présenter à l'automne, n'est qu'un "écran de fumée" pour l'UFML. Une "stratégie" visant à "détourner l'attention" du "naufrage" du système de santé, en désignant, au passage, médecins et patients comme "coupables idéaux".
C'est "un cri d'alerte" que lance aujourd'hui l'UFML-S. "Un appel à ouvrir les yeux, à cesser de désigner des boucs émissaires pour mieux masquer l'absence de politique." Dans un communiqué de presse diffusé ce lundi 18 août, le syndicat du Dr Jérôme Marty dénonce la "stratégie de diversion bien rôdée" du Gouvernement, qui "détourne l'attention" du "naufrage" du système de santé.
"Alors que le Gouvernement agite une nouvelle fois le spectre de la fraude sociale, désignant médecins et patients comme coupables idéaux, il est urgent de rappeler une réalité bien plus profonde, bien plus inquiétante : l'effondrement de notre système de santé est le fruit d'une succession de choix politiques", écrit l'UFML. "Ce naufrage n'a rien d'un accident."
"La médecine libérale a été méthodiquement déstabilisée, asphyxiée par des normes administratives issues du modèle hospitalier, sans lien avec ses réalités […] L'hôpital public, quant à lui, a été sacrifié sur l’autel de la rentabilité", accuse le syndicat, mettant en cause "des décennies de réformes incohérentes et de décisions technocratiques déconnectées du terrain".
"Le bricolage institutionnel a remplacé la politique de santé : acronymes vides, dispositifs coûteux, mais inefficaces, slogans sans fond", dénonce-t-il encore. Conséquence : "en 30 ans, les gouvernements successifs ont transformé un système de soins équilibré en une carte jalonnée de déserts médicaux."
"Les responsables politiques, qui n'ont jamais navigué, prétendent encore en tenir le gouvernail"
Mais plutôt que de reconnaître leurs échecs, les politiques "transforment les conséquences de leurs politiques en causes, en accusant soignants et patients d'en être à l'origine", s'insurge l'UFML. Or, ce sont les soignants qui, "au prix de leur épuisement", maintiennent à flot le navire de la santé, souligne le syndicat. "Les responsables politiques, qui n'ont jamais navigué, prétendent encore en tenir le gouvernail."
Dernier exemple illustrant la "vacance d'une véritable politique sanitaire" : "l'agitation de chiffres manipulatoires et mensongers" sur les arrêts maladie injustifiés, fustige l'UFML. "Le chiffre de 50 % avancé par le Gouvernement ne correspond ni à la totalité des arrêts maladie ni à ceux de longue durée. Il est issu d'un petit échantillon d'arrêts de travail de plus de 18 mois", indique le syndicat, qui n'hésite pas à parler de "violence verbale".
"Les professionnels de santé ne demandent ni compassion, ni privilèges : ils réclament de la cohérence, du respect, et une vision à moyen et long terme. Et que cesse enfin la théâtralisation du mensonge !", appelle-t-il enfin.
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