Budget de la Sécu : le retour à l'équilibre reste "hypothétique", alerte la Cour des comptes
Dans une note visant à "éclairer" les débats parlementaires autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, la "vigie des comptes publics" salue les efforts d'économies proposés par le Gouvernement mais émet des doutes quant à leur concrétisation.
"C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses", a lancé Pierre Moscovici, ce lundi matin lors d'une conférence de presse dédiée à la situation financière de la Sécurité sociale. Une citation empruntée à Jacques Chirac qui traduit les "vives inquiétudes", pour ne pas dire le scepticisme, du premier président de la Cour des comptes face au devenir du PLFSS 2026.
Le texte, présenté tardivement dans "un contexte politique agité", promet de ramener le déficit de la Sécurité sociale à 17.5 milliards d'euros à la fin de l'année prochaine, contre 23 milliards d'euros annoncé cette année et un tendanciel d'augmentation des dépenses qui le porterait à 28.7 milliards si rien n'était fait.
Cette "amorce de redressement" suppose un "effort de 11 milliards d'euros" portant à la fois sur les dépenses et les recettes, dont "un effort d'économies sans précédent" de 7.1 milliards d'euros sur le champ de l'Assurance maladie. La progression de l'Objectif national des dépenses d'Assurance maladie (Ondam) à 1.6% est contenue "à un niveau qui n'a pas été atteint depuis 10 ans", a souligné Pierre Moscovici.
Premier bémol : comme les années précédentes, les prévisions de recettes risquent fort de se révéler trop "optimistes", alerte la Cour des comptes. Quant à l'effort sur les dépenses, il est certes "important", mais "concentré sur un petit nombre de mesures", ce qui le rend "fragile, hypothétique", pointe le premier président de la Cour des comptes : "2.5 milliards d'euros avec le gel sur les pensions de retraite, 2.3 milliards sur le doublement des franchises… que restera-t-il?", interroge Pierre Moscovici, qui veut faire preuve de "réalisme". L'"orientation prise dans les débats", et le rejet du PLFSS en commission des Affaires sociales vendredi dernier, conforte la Cour des comptes dans ce "jugement de fragilité", pointe-t-il.
Dans sa note, la Cour relève également le "dérapage" de 0.7 milliard d'euros sur les soins de ville en 2025, malgré les mesures prises par l'exécutif suite au déclenchement de la procédure d'alerte – inédit depuis 2010. Outre les "transferts de charges" vers les complémentaires, les employeurs et les assurés (3.4 milliards d'euros attendus au total), la Cnam mise une nouvelle fois pour 2026 sur des mesures de maîtrise tarifaire et de régulation (3.7 milliards) que la Cour des comptes juge "insuffisamment documentées, au risque de ne pas atteindre les objectifs assumés".
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