Meurtre et surdosage de morphine à l'hôpital de Thiais : un binôme d'infirmières mis en examen
Une femme de 75 ans est décédée à l'hôpital de Thiais (Val-de-Marne) en mars dernier. Sa mort aurait été causée par le branchement d’une prise d’air sur une voie vasculaire. Une patiente de 23 ans a reçu une dose de morphine 8 fois supérieure à la normale. Point commun entre ces deux affaires : un binôme d'infirmières. Elles ont été mises en examen pour "homicide volontaire" et "empoisonnement".
Deux infirmières ont été interpellées le matin du mercredi 15 octobre dans le cadre d'une enquête préliminaire pour "homicide volontaire" et "empoisonnement" ouverte par le parquet de Créteil (Val-de-Marne), dévoile Le Parisien.
Ces deux femmes de 43 ans ont été déférées jeudi à l'issue de leur garde à vue. L’une a été mise en examen pour "homicide volontaire", fait commis le 11 mars 2025 à Thiais, la seconde pour "empoisonnement", fait commis en janvier 2025, précise le quotidien francilien. "Ces deux personnes ont été placées le même jour sous contrôle judiciaire, comprenant notamment l’interdiction d’exercer toute profession dans le domaine médical", précise ce lundi le parquet de Créteil.
Au printemps dernier, Rytha D., 75 ans, domiciliée à Thiais, est hospitalisée en réanimation suite à des complications après la pose d’une prothèse de hanche. Mais l’état de la patiente s’est stabilisé, et son transfert est programmé vers le service de médecine générale de l’établissement. Pourtant, la septuagénaire est retrouvée morte dans le fauteuil de sa chambre, "le corps entièrement gonflé" le 11 mars 2025. L’autopsie révèle un "emphysème sous-cutané massif", probablement causé par le branchement d’une prise d’air sur une voie vasculaire. Un acte qui "nécessitait obligatoirement l’intervention d’un tiers", précise une source proche du dossier au Parisien.
L'enquête met en évidence les "insuffisances répétées et le comportement inapproprié" d’une infirmière de 43 ans qui avait relevé des constantes "normales" moins de cinq minutes avant le décès. Une erreur, selon les médecins légistes, "vu l’état de dilatation du corps".
Un second incident grave est également survenu à l'hôpital de Thiais en janvier 2025. Une patiente âgée de 23 ans hospitalisée pour une pancréatite, se voit administrer une dose de morphine "huit fois supérieure à la normale". Ce qui entraîne son transfert précipité en réanimation.
Ces deux affaires sont liées par un même binôme d'infirmières. Entendues en garde à vue dans les locaux de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), les deux femmes de 43 ans ont toutes deux nié les faits. Selon elles, les actes qui leur sont reprochés auraient "en réalité été réalisés par d’autres personnes".
L’hôpital de Thiais dispose de 165 lits et places, avec une forte activité de chirurgie ambulatoire et des urgences. En juillet 2025, la Haute Autorité de santé (HAS) a prononcé une non-certification de l'établissement, en raison d’une qualité des soins insuffisante. La non-certification concerne seulement 4 % des établissements de soins en France.
[Avec leparisien.fr]
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