Viol et meurtre d'une interne à l'hôpital : les médecins indiens en grève
Après le viol et le meurtre d'une interne dans un hôpital de l'est du pays, les médecins indiens ont décidé de se mettre en grève samedi 17 août. Ils dénoncent le manque de sécurité et les conditions dégradées dans lesquelles exercent les soignants en Inde.
Les médecins ont lancé samedi 17 août une grève nationale en Inde. Secoués par le viol et le meurtre d'une interne dans un hôpital public du pays, les praticiens ont décidé de se mobiliser pour réclamer justice. "Nous voulons simplement être en sécurité pendant que nous accomplissons notre mission", a expliqué à l'AFP l'une de ces médecins, qui exerce à New Dehli : "L'hôpital est le dernier endroit où nous devrions nous soucier de notre sécurité."
Ce mouvement de grève fait suite à la découverte du corps, vendredi 9 août, d'une interne dans un hôpital public de la ville de Calcutta dans l'est de l'Inde, où la jeune femme de 31 ans exerçait. L'apprentie médecin a été tuée dans la salle de séminaire de l'hôpital, alors qu'elle se reposait durant une vacation de 36 heures. L'établissement ne dispose, comme de nombreux autres dans le pays, pas de salle de garde.
Selon Le Monde, un bénévole, en charge d’aider les patients à se repérer parmi les files d’attente de l’hôpital, a été arrêté. D’autres personnes seraient toutefois impliquées dans cette affaire, d'après nos confrères.
Médecins et citoyens mobilisés
La sécurité au sein des hôpitaux est souvent remise en question en Inde. Les personnels de sécurité de ces établissements constatent, en effet, régulièrement des comportements violents chez des patients colériques, obligés de patienter durant des heures dans des longues files et dans la chaleur, indique l'AFP.
Au-delà des violences envers les soignants, cette affaire souligne la persistance des violences sexuelles en Inde. En 2022, près de 90 viols ont été perpétrés chaque jour en moyenne dans ce pays de 1,4 milliard d'habitants.
Enfin, la lenteur des investigations dans cette affaire, ainsi que le comportement de la direction de l’hôpital de Calcutta sont pointés du doigt par les soignants.
La semaine dernière, les médecins et professionnels de santé indiens ont ainsi appelé à manifester pour obtenir la mise en place de mesures ; ils dénoncent des questions "systémiques" qui pénalisent les services publics médicaux débordés et menacent "la sécurité" des travailleurs du monde médical. Ces soignants ont été rapidement soutenus par des dizaines de milliers d'Indiens.
[avec AFP et Le Monde]
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