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La FHF plaide pour l'obligation vaccinale des soignants contre la grippe

Alors que l'épidémie de grippe génère de fortes tensions dans de très nombreux hôpitaux publics, la Fédération hospitalière de France a déploré le "faible" taux de vaccination des soignants, qui serait sous la barre des 20%.

22/01/2025 Par Aveline Marques
Grippe Santé publique
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Cet hiver, la grippe met les hôpitaux publics à rude épreuve : au 17 janvier, 89 établissements avaient activé leur plan blanc et 180 le dispositif hôpital en tension. "Ce dispositif qui permet d'ouvrir des lits et de déprogrammer des interventions entraine de lourdes conséquences pour les personnels soignants et les organisations des établissements", a déploré Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF, lors de la conférence de rentrée de la fédération, mardi 21 janvier. Pour Arnaud Robinet, le président de la FHF, "ces tensions ne sont pas seulement des problèmes saisonniers, elles révèlent un déséquilibre systémique qui fragilise l'ensemble de notre système de santé".

 

Taux de vaccination "particulièrement faible" en Ehpad

Les tensions aux urgences, véritables "baromètres" de l'état du système de santé tout entier, ont des "causes multiples bien identifiées", ont rappelé les représentants de l'hôpital public : "fragilité" de la PDSA, "recours accru" aux urgences de la part de patients sans médecin traitant, manque de solutions d'aval, "tensions persistantes sur les ressources humaines" malgré un regain d'attractivité… "Point positif" cependant : fin 2024, "95% de la population était couverte par un SAS", a salué Zaynab Riet.

La FHF a par ailleurs appelé à faire de la prévention "un réflexe national". "Trop longtemps reléguée au second plan, la prévention est pourtant la clé pour réduire la pression sur nos hôpitaux. Notre message est simple : faites-vous vacciner et respectez les gestes barrières", a lancé Arnaud Robinet, qui a réaffirmé la "nécessité" d'une "obligation vaccinale" contre la grippe pour les professionnels de santé. "On constate hélas que le taux de vaccination des professionnels de santé est assez faible, il est inférieur à 20%", a relevé la déléguée générale. "La question de l'obligation se pose" notamment en Ehpad, où le taux de vaccination est "particulièrement faible" chez les personnels soignants au contact des résidents, a pointé Marc Bourquin, conseiller stratégique de la FHF. "Dans la dernière semaine de décembre et la première semaine de janvier, on a eu jusqu'à 300 cas groupés" dans les Ehpad, a-t-il relevé.

 

Un déficit de 3.5 milliards d'euros pour les hôpitaux publics

Autre "urgence" à laquelle les établissements publics sont confrontés : une situation financière "extrêmement dégradée". "Son évolution est préoccupante", a alerté Zaynab Riet. Alors que le déficit des hôpitaux publics "a presque doublé entre 2019 et 2022", et "presque doublé à nouveau entre 2022 et 2023", "la situation va encore s'aggraver en 2024", a-t-elle mis en garde. Les premières estimations révèlent "une augmentation significative du déficit qui devrait passer de 1.9 milliard à 3.5 milliards d'euros" (de 800 millions à 1.3 milliard pour les CHU et de 1.1 à 2.2 milliards pour les CH). Et ce malgré une reprise de l'activité (+4%) l'an dernier. "Nous trainons toujours l'impact des mesures à la fois liées à l'inflation et des mesures RH non financées totalement. Ces déficits ne sont aucunement liés à un problème de gestion", a expliqué Zaynab Riet.

S'ils "saluent" le rehaussement de l'Ondam à 3.3% dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 qui sera examiné à partir de la semaine prochaine à l'Assemblée nationale, les représentants de la FHF "resteront vigilants". "Ce milliard d'euros annoncé doit aller réellement aux soins, en particulier aux activités en dette de santé publique [du fait de la crise du Covid, NDLR] ou sous financées : pédiatrie, obstétrique, soins palliatifs, médecine, réanimation…", a énuméré Arnaud Robinet. Sans oublier le financement de la recherche, de l'innovation et de la psychiatrie publique, qui doit être soutenue.

Au-delà des urgences, "nous avons besoin d'une vision à long terme", a insisté le président de la FHF, appelant le Premier ministre à concrétiser sa promesse d'instaurer une loi de programmation de la santé.

 

Quatre priorités pour 2025 :

La FHF portera quatre priorités pour 2025 :

  • "Garantir un financement suffisant pour un système de santé pérenne"
  • Renforcer la psychiatrie publique
  • Améliorer la santé des femmes
  • Aboutir à une loi de programmation en santé

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En tant que MSU , je ne souhaite pas participer à cette mascarade. Il ne s’agit pas de formation, mais d’utilisation de ressource... Lire plus

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Autre spécialité médicale
il y a 17 jours
On enfonce une porte ouverte: le Parlement au grand complet a voté il y a de nombreuses années l'obligation vaccinale contre la grippe pour les soignants. Immédiatement un décret en a reporté ad sine
 
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