urgence

Epidémie de grippe : près d'un tiers des hôpitaux ont déclaré des "événements indésirables graves"

Alors que les hôpitaux sont en tension face à l'épidémie de grippe, le Samu-Urgences de France a réalisé une enquête flash auprès des établissements pour mesurer les conséquences de cette crise. 

17/01/2025 Par Chloé Subileau
Grippe
urgence

30% des établissements hospitaliers affirment avoir déclaré des événements indésirables graves liés aux soins en raison de surtensions, en pleine épidémie de grippe en France. 85% des hôpitaux ont activité le plan "hôpital en tension", 37% ont déclaré un plan blanc et 9% s'apprêtent à le déclencher. C'est ce qui ressort d'une enquête flash réalisée par Samu-Urgences de France entre le 9 et le 12 janvier auprès de 126 établissement publics et 6 structures privées, issus de 76 départements métropolitains.

Déprogrammations

Les chiffres de cette étude révèlent "une tension majeure et généralisée sur les établissements de santé", écrit Samu-Urgences de France. Les tensions observées sont principalement dues à la saturation des services d'aval des urgences (90% des structures répondantes), à l'activité épidémique accrue (79%) et à l'afflux massif des patients aux urgences (69%).

Pour tenter de contenir cette crise, les établissements ont adopté "différentes stratégies", précise l'enquête. 70% d'entre eux se sont efforcés d'augmenter leurs capacités d'hospitalisation en aval des urgences, 43% ont réorganisé leurs activités de soins et 33% ont déprogrammé des activités médicales et chirurgicales. Enfin, 33% ont mobilisés les ressources d'hospitalisation des établissements voisins ou du territoire.  

Hausse des appels aux Samu-SAS

Conséquence de ces tensions : 93% des structures d'urgences (SU) ont subi une augmentation importante du nombre de "patients brancards", dont 45% ont augmenté de plus de 50%, insiste Samu-Urgences de France dans cette enquête. De plus, "la durée de passage aux urgences a augmenté en moyenne de plus de 30% avec les impacts sur la morbi-mortalité maintenant connus de tous". 

Là encore, des mesures ont été mises en place dans les SU pour atténuer ces impacts, à commencer par des renforts médico-paramédicaux (60%), l'augmentation des zones d'attente au sein des urgences (30%), l'ouverture d'une zone d'hospitalisation post-urgence spécifique (26%)…

Enfin, cette crise a aussi impacté les Samu-SAS qui ont, pour 68%, enregistré une forte hausse de leurs appels entrants, avec "une augmentation de plus de 20% pour près d'un tiers des répondants, et de plus de 40% pour près de 20% d'entre eux".

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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 11 mois
C'est assez malheureux et vraiment énervant. C'est tous les ans pareils, à moins que ce ne soit pire quand vient se greffer une autre tension type bronchiolite, gastroentérite ou autre "pandémie". Voilà pour l'hiver et l'été on est face aux épisodes de canicules. L'appel aux volontaires est de plus en plus illusoire, les heures sup sont fatigantes et le personnel de santé "fatigue": c'est un euphémisme. Les lits d'hospitalisation "post urgence" font défaut toute l'année et "comme c'est bizarre" encore plus l'été et l'hiver et on en sait les causes. La multiplication des plans blancs ne suffit pas (plus) et elle obère durablement la continuité des soins et les dépistages de maladies graves. Je ne reviens pas sur le pronostic altéré des patients passant des heures aux urgences. Alors bien sûr il faut insister sur la prévention avec les gestes barrière, les campagnes vaccinales, l'accès aux vaccins des généralistes et pas seulement la possibilité de vacciner par les pharmaciens. Mais on redécouvre tous les ans que c'est difficile, que ça sature, que ça bloque et qu'il faudrait bla bla bla mais que c'est tellement difficile, surtout en ce moment, les déficits, vous comprenez..... C'est bien parce que "NOUS avons compris" trop longtemps et "qu'ILS ont procrastiné" davantage que les catastrophes se profilent et surviennent en plein marasme économique. On ne fera pas l'économie d'une réforme et des moyens pour la faire. C'est d'ailleurs ce à quoi nous sommes tenus, les moyens, et si on ne les mets pas, la population sera en droit de nous reprocher les résultats.
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566 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 11 mois
Au début c'est une tragédie : plus de gestes barrières et ni patients ni soignants vaccinés , malgré l'épidémie COVID qui a été très instructive sur ce genre d'épidémie et ses conséquences , et tout le monde s'étonne de la virulence et de la gravité de cette épidémie "particulièrement" grave qui sature notre système de santé ! En ce 2eme hiver , avec les mêmes acteurs et les mêmes causes qui reviennent - comme au théâtre ! - , c'est une farce tragique , mais une farce : n'importe quel C... devrait avoir prévu ce qui allait se passer ! Mais les gens ( les patients , les soignants , les journalistes , les décideurs politiques et administratifs ) ne se sentent pas concernés ...avant ! Ils pleurent quand le train annoncé leur roule dessus. Nos hommes politiques sont nuls , on ne les changera pas ( cf le triste spectacle de l'Assemblée Nationale ). Nos responsables administratifs et médicaux sont aussi énergiques que des limaces : qui va hurler contre l'incompétence de la machine ? Nos journalistes se contentent de suivre l'information : ou est le bon temps ou l'on communiquait tous les jours les chiffres des vaccinés , des hospitalisés et des morts de la COVID ? C'est plus facile de faire un reportage sur ces pôvres services hospitaliers débordés , et ça évite de faire réfléchir à ce qu'on appelle la prévention , l'anticipation et la responsabilisation ... Nos soignants sont archi nuls : un bon professionnel se fait vacciner : pour lui , pour son entourage professionnel et familial , mais aussi pour ses patients ! J'ai honte de constater les chiffres de vaccination dans ma clinique , j'ai encore plus honte quand on n'ose pas me communiquer ceux du service de gériatrie de l'hôpital du coin . Alors devant les EIG de la grippe , j'ai un "plan d'action" que les soignants peuvent caser dans toutes les RMM et REX de France et de Navarre : communiquer le pourcentage de vaccination des soignants dès l'arrivée des vaccins chaque Automne, l'afficher partout , et considérer qu'en dessous de 70 % c'est mauvais .Chiche ?
Photo de profil de HENRI BASPEYRE
14,8 k points
Résistant
Chirurgie générale
il y a 11 mois
autre méthode:rendre le vaccin contre la grippe obligatoire on le fait bien dans l'ARMEE DE L'AIR! çà économiserait les sous de la sécu mais les français n'en ont RAF des comptes de la sécu!
 
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