Epidémie de grippe : les hospitalisations en forte hausse

L'épidémie de grippe hivernale continue de progresser. Dans son dernier bulletin consacré au suivi des infections respiratoires aigües, Santé publique France note que si en cette première semaine de janvier "l'augmentation de l'activité était moins importante" en ville qu'au cours des deux semaines précédentes – "probablement en lien avec la période de congés" –, à l'hôpital, les indicateurs de la grippe sont en forte hausse dans "toutes les classes d'âges", à l'exception des 5-14 ans.

"La part des hospitalisations pour grippe/ syndrome grippal parmi les hospitalisations toutes causes se situait à un niveau d'intensité exceptionnellement élevé par comparaison aux saisons antérieures", relève l'agence. Au moins une vingtaine d'hôpitaux – selon un décompte de l'AFP probablement sous-estimé – ont dernièrement activé leur plan blanc afin de déployer des mesures exceptionnelles : rappel de soignants en congés, déprogrammations d'opérations, etc.

Le nombre de cas a également progressé dans les établissements médicaux-sociaux, précise Santé publique France. Le nombre de décès liés à la grippe a lui aussi nettement augmenté.

"Les analyses de caractérisation des virus indiquaient que les souches virales A(H1N1) pdm09 et B/Victoria circulant actuellement en France sont apparentées aux souches présentes dans les vaccins grippe 2024-25", écrit SPF dans son bulletin. Toutefois, "ces données devront être confrontées aux premières estimations d'efficacité vaccinale en vie réelle qui seront disponibles prochainement".

L'ensemble des régions métropolitaines étaient en phase d'épidémie de grippe en cette première semaine de janvier, ainsi que la Martinique et la Guadeloupe. La Guyane et Mayotte sont, elles, en pré-épidémie.

"On est sur une épidémie de grippe au-dessus du pic de l'année dernière : il y a une circulation importante du virus, et des groupes de patients infectés jusqu'alors plutôt plus jeunes que d'habitude, des grands enfants et des adultes jusqu'à 50 ans", a expliqué le Pr Bruno Lina, virologue, à l'AFP.

Première région touchée, "presque une à deux semaines avant le reste" du pays, l'Ile-de-France devrait "basculer en phase post-épidémique assez rapidement, alors que les autres régions vont encore monter en puissance", a-t-il estimé. Pour la Pre Marie-Anne Rameix-Welti, responsable du Centre national de référence des infections respiratoires à l'Institut Pasteur, "on ne sait pas encore si l'on a atteint le pic [de l'épidémie] ou pas".

S'agissant des autres infections respiratoires aigües, SPF observe une diminution des indicateurs syndromiques de la bronchiolite, en ville comme à l'hôpital, au cours de la première semaine de janvier. Les indicateurs syndromiques du Covid restaient quant à eux "globalement stables", "à des niveaux bas".