médecin enceinte

45% des médecins jugent leur profession incompatible avec le fait d'être parent

Pouponner et soigner… C’est compliqué. C’est ce que démontre, données à l’appui, une enquête réalisée par Odoxa et la chaire Santé Sciences-Po pour la MNH, diffusée dans Le Figaro Santé mercredi 10 avril.

11/04/2024 Par Pauline Machard
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Article initialement publié sur Concours pluripro

 

L’enquête ne dit pas si les quelque 1.432 professionnels de santé interrogés exercent à l’hôpital ou en ville, en exercice coordonné ou non, s’ils sont libéraux ou salariés, mais voici néanmoins quelques enseignements généraux à en retenir.

D'après ce sondage, 23 % des soignants (vs 14% des actifs interrogés représentant la population française) auraient déjà reporté ou annulé un projet d’enfant à cause de leur carrière; 36 % en ce qui concerne les médecins, 22 % pour les infirmières. 

Pour les professionnels de santé, dans 56% des cas, cette décision a été prise sous la contrainte : ils ne pouvaient tout simplement pas faire autrement. 54 % des soignants sondés auraient aussi songé à changer de métier ou à quitter leur emploi actuel car ils envisageaient de devenir parents (en majorité des femmes).

Parmi les principales raisons qu’ils mettent en avant : les horaires et l’organisation du travail. Ils seraient ainsi 35 % à estimer leur profession incompatible avec le fait d’être parent (45 % parmi les médecins sondés, 35 % pour les infirmières). 

35% des parents exerçant une profession de santé jugent qu’être parent a été un frein dans leur carrière (+ 11 points par rapport aux Français). C’est principalement la nécessité de s’arrêter tôt lors de la grossesse qui est soulignée. 

Ils ne sont enfin que 12 % de professionnels de santé à se dire être “pleinement” parvenus à concilier vie pro/perso après l’arrivée de leur enfant et leur retour au travail (vs 35 % des Français).

Chez les professionnels de santé, les femmes sont les plus touchées par les difficultés à concilier emploi et parentalité : elles sont 56 % à assurer s’occuper trois à quatre fois plus que les hommes des “charges familiales”. Ce sont le plus souvent elles qui disent poser une journée de congé pour s’occuper de leur enfant malade.

À noter aussi que 82 % des femmes exerçant une profession de santé disent avoir déjà ressenti des pressions de leur famille ou de leur travail du fait de leur situation de mère et de travailleuse. Elles sont nombreuses à avoir déclaré ressentir de la culpabilité à travailler tard le soir/la nuit, faire des heures supplémentaires.

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Claire FAUCHERY

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
Je ne sais pas s'il n'y a pas une "idéalisation" de l'image parentale chez les médecins interrogés. Je connais sans doute mal l'exercice de la médecine libérale en ville. Pour autant médecin j'ai été, hospitalier avec une charge de gardes (très) importante au moment où je suis devenu parent en couple avec une soignante qu avait également des horaires décalés. C'est essentiellement un problème de couple et de gestion de temps et de tâches partagées. Mes fréquentations professionnelles me permettent une certaine généralisation et sans doute les enfants arrivent plus tard que dans d'autres "cercles" professionnels. C'est aussi un problème social où nos professions ne sont pas les plus défavorisées pour les aides (nourrices, crèches, grands parents....). Nier les difficultés, sûrement pas, en faire une montagne c'est un peu exagéré.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
, comme tous parents on a l'enfant malade, la réunion, la crèche qui ferme à 18h nous avons envie de voir grandir nos enfants et non payer un pédopsychiatre qui nous dira "il a besoin de vous" les autres y ont droit mais pas les soignants... pas de récupération de garde, appel du 15 sur portable même en repos ( ça c'est nouveau à Bordeaux) il faut pas confondre avec les moines qui faisaient vœu de prière et qui soignaient ai Moyen âge.
 
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