"Une femme a le droit d’être enceinte sans que cela influe sur sa carrière" : le coup de gueule d’une médecin contre l’ARS et le CNG

01/07/2022 Par Marion Jort
Le syndicat Jeunes Médecins rapporte le cas d’une praticienne contractuelle à l’hôpital qui n’a pas pu passer les épreuves du Concours national de praticien hospitalier en mars dernier : enceinte de neuf mois, aucune solution d’aménagement n’a été proposée à la médecin par l’ARS ou le CNG alors que son terme était prévu la semaine suivant les épreuves. 
 

C’est pour éviter que de telles solutions se produisent à l’avenir, que cette praticienne contractuelle a décidé d’alerter le syndicat Jeunes Médecins, auquel elle est adhérente. Enceinte de neuf mois en mars 2022, la jeune femme était inscrite au Concours national de praticien hospitalier (CNPH). Les épreuves devant se dérouler une semaine à peine après son terme, elle obtient un certificat médical lui permettant d'avoir un "aménagement" d’épreuve prévu par le Centre national de gestion (CNG). Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Cinq jours avant le concours, la médecin est contactée par l’ARS qui l’informe qu’elle sera attendue en présentiel… pour passer l’épreuve en visioconférence dans leurs locaux, comme le stipule le concours. Dans ce cadre en effet, une seule ARS par région est désignée pour les candidats qui passent les concours en visioconférence. Et même si la praticienne habite à 10 minutes d’une ARS, c’est une seconde qui a été désignée… beaucoup plus loin, la contraignant à prendre la route.  “J’ai donc essayé par tous les moyens de chercher à passer mon concours à l'ARS la plus proche, ne me voyant pas faire de longs trajets en voiture étant donné mon terme si proche”, a-t-elle expliqué à Jeunes Médecins. En urgence, elle contacte l’ARS et le CNG, qui se renvoient mutuellement la balle. “Au total, je n’ai donc pu me résoudre à faire autant d’heures de route alors que mon terme était si proche, et j’ai donc dû renoncer à aller passer mon concours de PH”, écrit-elle tristement. 

“Une femme a bien le droit d’être enceinte et d’accoucher quand elle veut sans que cela influe sur sa carrière hospitalière ni ne mette en danger sa santé ou celle de son enfant sinon nous pouvons bel et bien parler de discrimination”, considère celle qui décide aujourd’hui “souligner le manque total de flexibilité de ces instances devant lesquelles nous nous sentons juste impuissants…”.  À l’heure actuelle où nous avons vécu cette pandémie, il me parait incroyable de ne pas pouvoir organiser des visioconférences dans plusieurs établissements de proximité. Car n’oublions pas les conséquences de ce concours ‘manqué’ notamment financières avec une perte de salaire importante jusqu‘à pouvoir repasser et valider le concours. Dans un monde où il manque cruellement de médecins dans l’hôpital public, même pour les plus motivés d’entre nous on nous met des bâtons dans les roues…”, conclut la médecin.    

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