Le président de l'Ordre prend la défense des médecins libéraux accusés de ne pas participer à la permanence des soins
Alors que le Pr Jean-Luc Jouve, président de la Commission médicale d’établissement de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille, a ouvertement accusé les médecins libéraux et cliniques privées de ne pas suffisamment prendre part à la permanence des soins, il a été recadré par le Dr François Arnault, président du Conseil national de l'Ordre des médecins, chiffres à l'appui.
"Le vrai fond du problème, c'est qu'il n'y a pas de participation de la médecine libérale et des cliniques privées à la permanence des soins", déclarait le Pr Jean-Luc Jouve sur France Info le 21 août dernier. Le président de la Commission médicale d’établissement de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille regrettait également lors d'une conférence de presse de la Fédération hospitalière de France (FHF) que la permanence des soins se fasse "sur la base du volontariat". "Il y a des personnes très vertueuses chez les médecins généralistes, mais tant que ça restera de façon épisodique et qu'on n'aura pas le courage de revenir à une régulation, ça ne pourra pas marcher".
Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a pris la plume pour répondre "aux propos inexacts" du Pr Jouve, en citant le rapport de l’Ordre sur la permanence des soins, publié le 24 avril dernier. "Ce rapport, fondé sur des données collectées en 2023, indique qu’aux horaires de PDSA, les territoires sont couverts à 97% durant les week-ends et jours fériés, à 96% en soirée, et à 27% en nuit profonde, des chiffres en progression par rapport à 2022. Cette évolution témoigne d'une amélioration de la couverture territoriale par des services ambulatoires, quelle que soit la plage horaire concernée. Par ailleurs, 80% de cette permanence des soins est assurée par la médecine libérale, démontrant ainsi son rôle central dans l'accomplissement de cette mission", a rétorqué le Dr François Arnault.
"Bien que des marges de progression existent, affirmer qu'il n'y a 'pas de participation de la médecine libérale et des cliniques privées à la permanence des soins' est une assertion inexacte, qui risque de renforcer la défiance à l’égard du corps médical dans son ensemble. Il est nécessaire de montrer aux patients que secteurs public et privé sont prêts à travailler ensemble et à mettre leurs moyens en commun pour assurer la permanence des soins sur le territoire. Rejeter la faute sur l’un de modes d’exercice ne favorise pas la coopération", recadre le président de l'Ordre avant d'adresser son soutien aux soignants qu'ils exercent dans le public ou le privé "pour leur engagement pour la prise en charge des patients pendant les périodes de permanence des soins".
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